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 TATE ► hold back the river

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Tate Bartowski
Tate Bartowski
all we do is think about the feelings that we hide

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Date d'arrivée : 06/10/2016
Âge : 32 ans
Statut : Célibataire
Occupation : Avocat, professeur de droit au Jefferson Community College
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MessageSujet: TATE ► hold back the river   TATE ► hold back the river EmptyJeu 6 Oct - 0:28


Tate Bartowski

✤ ft. Jamie Dornan © tumblr ✤
Tate Tomasz Bartowski est né le 28 mai 1984 à Juneau (Alaska, USA). Du haut de ses 32 ans, il est avocat de la défense, professeur de droit au Jefferson Community College. Côté cœur, Tate est divorcé, et célibataire. Il appartient au groupe Tongue Tied.
“I know you don't really understand it
I'm not allowed to regret my choice
I heard that love is a risk worth taking
I wouldn't know, never been that boy”

► IRRESPECTUEUX► PERSPICACE► OPINIÂTRE ► RATIONNEL► ÉGOCENTRIQUE ► INTELLIGENT► VEXANT ► PERFECTIONNISTE ► MANIAQUE DU CONTRÔLE ► SOIGNEUX ►AUTORITAIRE ► FLEGMATIQUE ► MISANTHROPE ► CHARISMATIQUE ► MATÉRIALISTE ►PINCE-SANS-RIRE

Story of my life Δ


2 JUILLET 2016 - SILVER DOLLAR (COLUMBUS)



I promise that I’ll hold you when it gets cold out
When we lose our winter coats in the spring
Because lately I was thinking I never told you
That every time I see you my heart sings


Il avait commandé un nouveau verre de bourbon et s’était installé derrière le piano. Le Silver Dollar était un bar-lounge réputé à Columbus, et à cette heure-là, sous ses éclairages tamisés, la fête battait son plein. Tate n’était pas venu seul : Megan, Ruby, Robbie et Ryder étaient là eux aussi. Les départs successifs d’Anna et Ecaterina s’étaient présentés comme deux coups durs pour la chorale, mais ensemble, ils veillaient à perpétrer leurs petits rituels du vendredi soir comme si de rien n’était. Ils n’en avaient pas discuté ouvertement – ce n’était pas dans leurs habitudes – mais Tate était convaincu qu’en agissant de la sorte, tous avaient le sentiment réconfortant d’honorer l’amitié de leurs anciens camarades – ou alors, de maintenir l’illusion un tout petit peu plus longtemps. Bientôt, il faudra accepter que les choses ne sont plus les mêmes, malgré leurs efforts. Pas tout de suite, mais bientôt.

We lived at the Carnival in summer
Scared ourselves to death on the ghost train
And just like every ferries wheel stops turning
Oh, I guess we had an expiration date.
So I won’t say I love you, it’s too late


Il avait reçu un message vocal de la part d’Anna dans l’après-midi. Mais au vu de son actualité, il n’avait pas eu le cœur à la rappeler comme elle le lui avait demandé. Le ton de la jeune femme, coloré de son accent britannique qu’il avait appris à apprécier, ne lui avait pas semblé suffisamment pressant pour qu’il s’exécute dans l’immédiat. Il aurait tout le temps de prendre de ses nouvelles un peu plus tard dans le mois, quand il aurait réussi à mettre de l’ordre dans ses affaires. Il n’avait pas envie de l’appeler pour lui apprendre qu’il avait été viré.

Il avait travaillé chez Marshall & Marlowe pendant près de trois ans. Il avait formé de nouveaux partenariats au nom de la firme, il avait cédé à la politique de la maison consistant à éviter le tribunal autant que faire se peut. Concrètement, il avait été à deux doigts d’être nommé associé junior – une promotion alléchante à laquelle il n’aurait certainement pas dit non. À deux doigts. Sans le dépistage anti-drogue aléatoire qui leur était tombé dessus en début de semaine, il l’aurait été. Ses pensées se tournèrent vers Ecaterina, leur week-end à Atlantic City qu’il aurait volontiers renouvelé à l’heure actuelle, et il s’en voulut presque immédiatement de chercher du réconfort là où il ne pourrait plus en trouver. Fâché contre lui-même, ses doigts frappèrent les touches du piano avec un peu plus de raideur.

I don’t want to know who take you home
Who take you home
Who take you home?
If I let you go


Ses mains continuèrent à jouer une partition douloureuse et amère sous le regard attentif de ses camarades de chorale – sans qu’ils ne puissent deviner la source de son inspiration. C’était peut-être le seul avantage à n’avoir jamais officialisé sa relation avec Ecaterina : il n’avait pas besoin d’en parler ni d’en entendre parler. Il n’avait pas besoin de comprendre ce qui était allé de travers parce qu’il n’avait pas à l’expliquer à qui que ce soit. Il n’avait pas à répondre aux messages gorgés de bonnes intentions de la part de Wyatt. Il n’avait pas à expliquer sa déception. C’était mieux comme ça – il s’en était persuadé. Il s’en remettrait. Une nuit à la fois.

Now that you’re on someone else shoulders
The winter winds are colder on my own
Maybe we will meet when we get older
Maybe we won’t
So I won’t say I love you if you don’t


« C’est une belle chanson. Problème de nana ? » Il redressa le menton et accueillit la serveuse avec un air cauteleux : « Quoi d’autre ? » répliqua-t-il, comme si les peines de cœur étaient le seul fléau capable de sévir dans ce genre d’endroit passée une certaine heure. Elle déposa son verre près de lui et s’accouda au couvercle du piano avec désinvolture : « Alors, raconte. Pourquoi tu la rappelles pas ? » Tate grimaça ouvertement, ennuyé par cette conversation de comptoir trop axée sur sa vie privée, et ses doigts commencèrent à jouer l’air d’In The Mood avec un entrain qu’on ne lui aurait pas soupçonné une minute plus tôt. « J’ai effacé son numéro. » Son sourire s’agrandit et ils pouffèrent tous les deux. Elle posa une main sur l’une de ses hanches l’air de dire « Te fous pas de ma gueule » avant de lever le doigt sous son nez : « Excuse-moi, mais tu m’obliges à reformuler : pourquoi t’as effacé son numéro ? Mauvais coup ? » Avec la force de l’habitude, ses mains s’animèrent un peu plus rapidement pour suivre le tempo de la chanson. Si le « problème » avait été aussi simple, le numéro d’Ecaterina serait sans doute encore dans sa liste de contacts. « Je te trouve très directe, Phoebe. » fit-il mine de se plaindre après avoir jeté un coup d’œil à son badge d’employée. Ce à quoi Phoebe lui répondit qu’elle le trouvait un peu trop évasif pour être honnête – ce qui eût le mérite de lui arracher un sourire en coin. Celui-ci se dissipa progressivement tandis qu’il approchait de la fin de sa mélodie : « Honnêtement ? Parce que c’était une fille bien. Tu finis à quelle heure ? »

6 AOÛT 2016 - LIMA (OHIO)



« Je ne peux pas. J’ai d’autres engagements. » Assis au bord du matelas, Tate enfila son t-shirt avant de se pencher en avant pour terminer de nouer ses lacets. Une moue suspicieuse se dessina sur le visage de Sylvie, l’étudiante qui l’avait ramenée chez elle la nuit dernière. « Tu ne vas pas tirer ton coup, et te barrer comme ça ! J’ai préparé des toasts. »  protesta-t-elle en désignant, de sa spatule en bois, la table du petit-déjeuner qu’elle venait de dresser dans sa toute petite cuisine. Des œufs, accompagnés de tranches de bacon, crépitaient déjà dans une poêle – l’odeur suffit à lui retourner l’estomac. « Non, merci. Je dois vraiment y aller. »  L’air absent – un peu comme s’il était déjà parti – Tate se leva et se mit à la recherche de son téléphone portable. Ses yeux glissèrent instinctivement sur le sol où il découvrit une demi-douzaine de copies du CD des Awesome Voices. Pendant un bref moment, il les contempla d’un air ahuri en tâchant de comprendre le pourquoi du comment, juste avant de se rappeler – vaguement – avoir chanté les louanges dudit album le soir précédent, au bar. Bras dessus, bras dessous, Sylvie et lui avaient cherché un disquaire encore ouvert et Tate lui avait acheté autant de copies qu’elle lui en avait demandées. « C’est plus important que ça ? »  lui demanda-t-elle en se rapprochant de lui pour glisser une main sous sa ceinture, pour mieux le retenir. Ça fonctionnerait, elle en était convaincue. Aucun homme, à sa connaissance, ne savait décliner une proposition pareille de si bon matin. Il laissa échapper un grondement caractéristique et un sourire triomphal commença à apparaître sur les lèvres de Sylvie. À peine sabrait-elle mentalement le champagne qu’il repoussait délicatement, mais fermement, sa main baladeuse. « J’ai un enterrement. »  Sylvie fronça les sourcils, interloquée, se disant que l’excuse était bien étrange – pour ne pas dire glauque. C’était la première fois qu’on la lui sortait celle-là – seulement voilà, on lui en avait sorti beaucoup, et elle n’avait pas l’intention de se laisser duper une énième fois. « Mon cul ! »  s’indigna-t-elle en lui écrasant sur le visage le téléphone qu’il cherchait depuis près de cinq minutes. « T’es qu’un sale type ! Un sale type ! Un sale type ! »  Une main plaquée sur sa pommette douloureuse, Tate clopina vers la sortie sans demander son reste sous une série de « sales type » qui le suivit jusqu'à sa voiture.

Tate avait insisté : il rangerait la chambre de son père lui-même. Jugeant la tâche pénible, sa mère avait tenté de l’en dissuader, arguant qu’il y avait des personnes qui étaient payées pour s’occuper de ce genre de choses, qu’il n’avait pas besoin de « s’infliger ça ». Il l’avait envoyée sur les roses – parce qu’elle avait tort : il en avait besoin. Plus tard, toujours plongé dans cette étrange torpeur qui l’enveloppait depuis le début de la semaine, il avait regretté de s’être montré aussi sec avec elle. Après tout, Ruth Allen aussi avait perdu quelqu’un. Il voulait bien croire que Pawel Bartowski n’était pas devenu n’importe qui à ses yeux malgré les années de séparation. N’avait-elle d’ailleurs pas conservé le nom de son ex-mari après son divorce ? Sa mère était à Lima. Tout comme son frère jumeau, sa belle-sœur, son neveu et ses grands-parents. Ils étaient tous arrivés en début de semaine et avaient choisi de séjourner à l’hôtel pour ne pas s’imposer chez lui. Quelques amis de la famille avaient été conviés, mais ce serait toujours un cercle restreint. Pawel n’avait plus de famille en Pologne depuis de nombreuses années, et les seuls amis qu’il lui restait travaillaient pour la plupart à la maison de repos où il avait vécu au cours des deux dernières années. De fait, Tate avait organisé la cérémonie au plus tôt, comme l’exigeait la tradition juive. Il n’avait jamais réellement pratiqué, mais il connaissait les règles.

Il était arrivé aux alentours de dix heures. Sur le chemin, il avait téléphoné pour prévenir de son arrivée. Sadie l’attendait près du parking en se tordant compulsivement les poignets. « Oh, monsieur Bartowski ! » Elle se précipita sur lui, et avant qu’il n’ait pu esquisser le moindre geste, elle le força à se courber en deux pour le serrer étroitement contre sa poitrine généreuse. « Vvous allez ? Ça va aller pour vvvvous ? »  Il ne les voyait pas, mais il pouvait entendre ses lèvres trembler. Sadie était inconsolable. Elle devait pourtant être habituée, songea-t-il avec un certain cynisme. Ce genre de « malheureux évènement » était courant dans des établissements comme celui-ci. Gardant ses réflexions pour lui, Tate se redressa pour mieux l’étreindre à son tour. Pendant une dizaine de minutes, il tenta de lui faire avaler ses couleuvres : oui, il allait bien ; oui, elle irait bien ; oui, il n’était pas tout seul ; et surtout, oui, il avait contacté sa « fiancée ».  Il tenta de lui glisser quelques mots de réconfort, mais il n’avait jamais été doué pour ces choses-là et abandonna rapidement. Finalement, une petite voix à l’arrière de son crâne – une petite voix qu’il lui arrivait de détester tant elle vibrait d’égoïsme – lui murmura avec une certaine indignation que Sadie n’avait pas le droit de se mettre dans tous ses états devant lui. C’était lui qui avait besoin d’être réconforté, pas elle. En définitive, il se réfugia dans un silence salvateur pour elle comme pour lui. Après lui avoir arraché la promesse d’être personnellement contactée s’il avait besoin d’aide, elle le relâcha. Appuyé sur sa canne, la cuisse douloureuse, il rejoignit la chambre de son père.

À peine une heure plus tard, Tate avait déjà quasiment terminé. Il était tombé sur un exemplaire de Scars and Souvenirs et sa trouvaille lui avait pincé le cœur. À ce moment-là, il l’aurait affirmé lui-même sans faire de chichis : la tâche était insupportable – parce que trop brève, trop pleine de souvenirs. Parce que bientôt, la chambre ne serait plus celle de son père mais celle d’un parfait inconnu.

La réalisation qu’il s’y trouvait sans doute pour la dernière fois le frappa de plein fouet, sans préavis. Étourdi, il s’assied lourdement sur le lit en massant distraitement sa joue encore douloureuse. Il avait toujours trouvé excessif de s’arrêter de fonctionner ‘normalement’ après le décès d’un proche. Sans doute parce qu’il n’avait jamais vécu ce genre d’expérience auparavant. Maintenant, il comprenait que la volonté n’avait rien à voir là-dedans. Qu’on se retrouvait la tête sous l’eau qu’on le veuille ou non. L’espèce d’état second dans lequel il se trouvait depuis le début de la semaine en était la preuve. Ce dernier le forçait d’ailleurs à prendre un recul inconfortable sur sa situation et sur les vingt dernières années, mettant beaucoup de choses en lumière – notamment, ses erreurs de jugement : son obstination à renvoyer à l’expéditeur les lettres que son père lui avait adressées pendant son adolescence sans prendre la peine de les lire ; ses refus systématiques de lui rendre visite en Ohio – qui avaient terminé de le brouiller avec son frère. Il avait planté dans la tête dans le sable au point d’ignorer – jusqu’à récemment – que son père avait bravé deux infarctus avant de se faire diagnostiquer un Alzheimer. Avec ça, il était certain d’être nommé dans la catégorie « Pire fils de la décennie ». La même petite voix détestable lui souffla qu’au moins il avait essayé, que ce n’était pas sa faute. Mais il savait trop bien que ça n’avait pas été assez, et maintenant, c’était trop tard. En fait, c’était même pire que ça : il n’avait plus rien à Lima, sinon ses yeux pour pleurer. Blessé par cette conclusion, il balança à travers la pièce le livre sur lequel il avait travaillé pendant deux années complètes au lieu de profiter de la compagnie de son sujet. Il rebondit contre le panneau de la porte et s’écrasa lourdement sur le sol. Tate se mit à respirer bruyamment.

« J’ai pas terminé. »  lâcha-t-il avec mauvaise humeur en entendant la porte s’ouvrir dans son dos. À bout de nerfs, il pivota sur lui-même, prêt à incendier quiconque serait venu l’interrompre, et c’est là qu’il la vit. « Ecaterina. Cat. »  Pendant une brève seconde, son visage traduisit une profonde incompréhension, comme s’il n’avait pas été capable d’assimiler sa présence à Lima. C’était tellement improbable, et pourtant, elle était bien là. Évidemment, il savait qu’elle savait. Il ne lui avait pas envoyé de faire-part (elle voyait complètement juste quand elle envisageait qu’il eût préféré faire son deuil sans elle), mais d’une manière ou d’une autre, elle avait été mise au courant. Ecaterina lui avait donné un coup de fil quelques jours plus tôt, mais ça l’avait brossé dans le mauvais sens du poil d’avoir à lui répondre après avoir reçu et donné le même type d’appel toute la semaine. Il n’avait pas eu envie de parler – pour dire quoi, d’ailleurs ? Les politesses l’écœuraient, elle avait dû le sentir. Ça ne suffit pas à le convaincre que, peut-être, elle s’était déplacée pour le voir. En dépit de l’intrusion, Tate se détendit à vue d’œil et se contenta de lui adresser une moue désabusée : « Pourquoi je ne suis pas étonné ? »  Il l’avait habituée à des échanges un peu plus cinglants, mais il n’avait pas l’énergie aujourd’hui. Il jeta un long coup d’œil à l’édition de Scars and Souvenirs ouverte sur le sol près de l’entrée et eût un air coupable. Sans manifester la moindre intention de le récupérer, il se leva et fît mine de reprendre son rangement en déplaçant quelques cartons pour avoir l’air un peu plus occupé qu’il ne l’était réellement. « Qu’est-ce que tu fais là ? Tu vas être en retard. »  Il consulta l’heure à son poignet en travaillant consciencieusement son attitude désinvolte. « Ils l’enterrent dans le Vieux Quartier. »

26 SEPTEMBRE 2016 - ST-JUDE RETREATS (NEW JERSEY)



« Vous semblez en meilleure forme. » Jacob Borden travaillait à Saint Jude Retreats depuis près de six ans. Il était encore jeune, mais il avait déjà traité une belle brochette de patients semblables à Tate Bartowski. Celui-ci lui renvoya un sourire légèrement crispé par cette entrée en matière : il savait pourtant que les apparences avaient le pouvoir de tromper un œil inaverti, on le lui avait suffisamment répété. Le seul plaisir qu’il pouvait en retirer ce jour-là, c’était de voir Jacob Borden se mettre le doigt dans l’œil. L’avocat n’avait aucune affection pour cette catégorie de médecins – sans doute parce qu’ils prétendaient tout savoir et finissaient tôt ou tard par se donner raison.

Tate n’était ni en forme, ni en « meilleure » forme, Jake le savait très bien. Comme la plupart de ses collègues, il prêchait le faux pour discerner le vrai – une méthode à laquelle Tate lui-même n’était pas peu familier. Jacob s’occupait de lui depuis son admission fin août, il pouvait voir la différence. Tate avait perdu quelques kilos. Il avait cessé de se plaindre de douleurs à la jambe – mais Jake le soupçonnait d’accumuler les comprimés qu’on lui donnait au cours de la journée pour mieux les avaler à la nuit tombée et s’accorder quelques heures de répit. Le reste du temps, il tâchait de faire bonne figure. Jake Borden avait affaire à un addict qui s’ignorait ; et lui n’était pas sans savoir que ceux-là n’étaient pas inoffensifs.

« On va pouvoir arrêter de se voir tous les jours, doc ? Vous êtes charmant, mais je préfère mes rencards un peu plus petite, et blonde. » Un mince sourire étira les lèvres pleines du jeune thérapeute. « Votre thérapie se base sur du volontariat, Tate. Vous pouvez partir quand bon vous semble. » À grandes peines, Tate se retînt de rouler ouvertement des yeux et, à la place, vrilla les yeux sur le côté pour observer les diplômes de psychologie qui s’alignaient au mur. « On sait tous les deux que c’est faux. » En pratique, tout du moins. Jacob referma son livret de notes et croisa les bras dessus sans hautaineté aucune, seulement beaucoup de sollicitude. « Vous êtes ici sous les recommandations du docteur Grayson. Vous avez été recalé au test anti-dopage de votre employeur. Vous êtes ici depuis près d'un mois. Dîtes-moi comment vous vous sentez. »

Comment il se sentait ? Tate dévisagea son médecin avec méfiance et une nuance de colère. Il ne s’était plus senti aussi mal depuis son accident. Son traitement nouvellement ajusté atténuait à peine la douleur chronique qui lui envahissait la jambe à toute heure du jour, comme de la nuit. Et qu’attendait-on de lui ? Des sourires, une bonne mine, de la patience. Il n’avait rien de tout ça.  « Jamais mieux porté. » répliqua-t-il, sans doute trop spontanément pour satisfaire les attentes du docteur Borden. Celui-ci poussa un bref soupir, déconcerté par les réponses mécaniques de son patient. Ils n’avaient réalisés aucun progrès à ce niveau-là, et s’il avait dû décrire Tate Bartowski à l’un de ses collègues, il l’aurait probablement comparé à un mur. « Vous avez une addiction. Plus tôt vous l’admettrez, plus tôt vous pourrez rappeler votre petite blonde. Vous êtes toujours seul ? » Tate fronça les sourcils. On lui avait recommandé de contacter un membre de sa famille, d’emménager avec un proche le temps de s’habituer à son nouveau dosage, mais il n’avait appelé personne. D’une part, parce qu’il estimait être assez grand pour s’occuper de lui-même ; d’autre part, parce que la plupart des membres de sa famille ne lui avait pas encore pardonné d’avoir séché les funérailles de son père, quelques semaines plus tôt. « J’aime mieux être seul. » L’excuse était maigre, même lui pouvait s’en rendre compte, mais elle avait au moins le mérite d’être sincère. Jake hocha la tête avec indulgence : « C’est important d’avoir un système de soutien quand vous serez dehors. Ne restez pas seul, parce que vous n’aimez pas la manière dont on vous regarde, vous et votre jambe. J’ai cru comprendre que vous alliez être père d’ici quelques semaines ? Réfléchissez bien. C’est difficile de se permettre le moindre faux-pas dans ce contexte. »

Ses mâchoires se serrèrent, et ses yeux lancèrent des éclairs. Ses lèvres roulèrent l’une contre l’autre et il s’évertua au calme : l’une des choses qu’il avait appris depuis qu’il séjournait à St-Jude, c’était qu’on n’obtenait rien en se mettant en colère contre le personnel – bien que celle-ci eût été qualifiée de « thérapeutique » au cours de ses premières semaines d’accueil ; une contradiction qui n’avait pas manqué de l’agacer au plus haut point. « J’ai trouvé un travail à l'université. Vous m’avez recommandé l’un de vos confrères sur place. Je suis un grand garçon, doc. Je n’ai pas besoin qu’on s’occupe de moi. » Jacob soutint son regard une longue minute avant de hocher la tête : « Très bien. »

And I said hey, what's going on? Δ

Accordant généralement peu d’attention à la politique, la législation de Rosecliff aurait dû le laisser profondément indifférent – et cette indifférence aurait sans doute perduré dans le temps si les autorités ne lui avaient pas confisqué son violon à son arrivée en ville. Pour raisons personnelles, Tate vient seulement d’emménager à Rosecliff et les différentes informations concernant la vie locale ainsi que les articles de l’arrêté municipal lui ont été transmises par son nouvel employeur – le Doyen du Jefferson Community College. Nourrissant une passion démesurée pour la musique depuis son enfance, Tate n’a pas encore saisi la nécessité d’un pareil arrêté – dix ans après les faits, de surcroît. N’y pouvant strictement rien d’un point de vue juridique, et ce malgré ses talents d’avocat, Tate est de moins en moins enthousiaste à l’idée de vivre à Rosecliff indéfiniment. En attendant, il est évidemment en faveur d’une levée de l’arrêté municipal, et – si l’occasion se présentait – il ne rechignerait pas à lever le petit doigt pour y changer quelque chose.

Bonus Δ

Prénom ou Pseudo : Marion/delta ► Âge : 21 ans ► Fréquence de connexion : Tous les jours ! ► Expérience RP : Une petite dizaine d'années ► Et vous, vous en pensez quoi de l'arrêté municipal ? B-B-B-BULLSHIT ► Code du règlement : Mot de la fin : écrire ici.
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Dernière édition par Tate Bartowski le Mar 1 Nov - 17:57, édité 4 fois
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Cat S. Robertson
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MessageSujet: Re: TATE ► hold back the river   TATE ► hold back the river EmptyJeu 6 Oct - 6:53

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MessageSujet: Re: TATE ► hold back the river   TATE ► hold back the river EmptyJeu 6 Oct - 9:19

OMG! timba
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MessageSujet: Re: TATE ► hold back the river   TATE ► hold back the river EmptyJeu 6 Oct - 19:05

Pas content de te voir anna

Mais brille quand même !
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MessageSujet: Re: TATE ► hold back the river   TATE ► hold back the river EmptyJeu 6 Oct - 19:47

Comme je trouve que ça fangirlise un peu trop sur cette fiche, je vais remettre un peu de formalité dans tout ça (anna) : bienvenue Mr Bartowski !

PS : je te laisse trouver la direction du canapé Ainstonien tout seul ! Arrow
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Daniela Ramírez
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MessageSujet: Re: TATE ► hold back the river   TATE ► hold back the river EmptyLun 10 Oct - 20:57

Non mais allez lààààà. Je vais être obligée de ramener la Lexie hein, faut que quelqu'un lui touche deux mots bien sentis à ce garçon anna

Allez, bienvenue Arrow
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MessageSujet: Re: TATE ► hold back the river   TATE ► hold back the river EmptyVen 14 Oct - 14:56

Goozie Goozie ! Oublie pas notre lien Taaaaaatey/RaeRae Very Happy
(re)bienvenue dance party
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MessageSujet: Re: TATE ► hold back the river   TATE ► hold back the river EmptyMar 1 Nov - 20:49

Un avocat musicien, il ne manquait plus que ça anna

Je vais t’épargner le blabla habituel ; tu sais très bien ce qu’il te reste à faire ! En espérant que monsieur ne laissera pas son penchant pour la justice prendre le dessus, et qu’il n’enterrera pas notre joyeux Comité sherlock  Re bienvenue parmi nous !
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MessageSujet: Re: TATE ► hold back the river   TATE ► hold back the river Empty

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