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 Michelle Donovan ► i feel like they wanna see me learn the hard way

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Michelle Donovan
Michelle Donovan
low on self esteem, so you run on gasoline

Messages : 661
Date d'arrivée : 07/03/2016
Âge : 27 ans
Statut : Célibataire
Occupation : Elle travaille comme détective privé, dans sa propre agence, Blue Street Investigations
Quartier : Madison Grove

♪ Feuille de personnage ♪
Avatar & Copyright: Elizabeth Olsen + (c) astoria
Comptes & Disponibilité: Tate Bartowski + disponible
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Michelle Donovan ► i feel like they wanna see me learn the hard way Empty
MessageSujet: Michelle Donovan ► i feel like they wanna see me learn the hard way   Michelle Donovan ► i feel like they wanna see me learn the hard way EmptyDim 10 Juil - 0:40


   
Michelle Donovan

   
✤ ft. Elizabeth Olsen © TUMBLR ✤
Michelle Donovan est née le 31 Juillet 1989 à Philadelphie (Pennsylvanie, USA). Du haut de ses 27 ans, elle est détective privé. Côté cœur, Michelle est célibataire. Elle appartient au groupe White Flag.
❝FEAR DOESN'T SHUT YOU DOWN, IT WAKES YOU UP❞
► MENTEUSE ►AGILE ► SARCASTIQUE ►OBSERVATRICE ► LÂCHE ► PROTECTRICE ► RANCUNIÈRE ► INDÉPENDANTE ► OBSTINÉE ► PARADOXALEMENT, ELLE N'AIME PAS ÊTRE SEULE ► TRÈS MÉFIANTE ► TAQUINE ► ELLE A UNE TENDANCE À JURER ET À TUTOYER TOUT LE MONDE ► BAVARDE ►ORGUEILLEUSE INTUITIVE ►HANDICAPÉE SOCIALE ► IMPULSIVE

Story of my life Δ


22 AOÛT 2002 - MAIN STREET (WILMINGTON)


« AÏE MA JAMBE ! N’y touche pas, je vais te faire bouffer ta casquette ! » Renversée sur la chaussée, Michelle adressa une œillade menaçante au garçon qui avait eu le malheur de vouloir se rendre utile. Offusqué, celui-ci battit en retraite sans se faire prier davantage, tout en maugréant ce qui ressemblait à une invitation à se faire voir chez les Grecs. Sans se formaliser, elle attendit qu’il se soit éloigné pour se pencher dramatiquement sur sa jambe, suscitant spontanément l’émoi de son audience – une poignée de piétons s’étant arrêtés pour lui venir en aide. Inutile d’avoir inventé la poudre pour comprendre ce qui s’était passé – à première vue, tout du moins : une gamine avait été renversée par un automobiliste négligeant. Celui-ci s’excusait depuis près de cinq minutes, sans savoir quoi faire, ni quoi dire, à part qu’il n’avait vu le vélo qu’à la dernière seconde, qu’il ne comprenait pas d’où elle était sortie. « Chaussez vos lorgnons mon vieux ! Visez-moi l’état de son vélo ! Ç’aurait pu être son cou ! » postillonna Peter Hutcherson – qui était là depuis le début, prêt à confondre l’automobiliste dès que l’occasion se présenterait. L’inquiétude s’empara du groupe, et cinq regards désapprobateurs convergèrent vers le conducteur qui, décidément, ne savait plus où se mettre. « Il faut faire quelque chose. » décréta quelqu’un, sans avoir plus d’initiatives quant à savoir quoi faire exactement. Michelle, elle, savait. Comment ? C’était clair comme de l’eau de roche pour elle. Parce qu’elle n’avait pas été renversée. À vrai dire, elle s’était contentée d’attendre à la croisée de Walnut et North 3rd Street pour jeter son vélo sous le fourgon de transports financiers. Et maintenant, elle n’attendait plus qu’une chose.

« Je suis médecin ! Poussez-vous, faîtes-lui de l’air ! » Un homme d’une trentaine d’années fit soudainement son apparition. Un homme qu’elle connaissait très bien, évidemment, puisque c’était son père. Il avait une coupe de cheveux en brosse, une veste de costume, un porte-documents et ce qu’on pourrait appeler « la tête de l’emploi ». Naïfs, un peu comme des enfants confrontés à un magicien, les passants lui cédèrent le passage sans émettre la moindre protestation. Michelle réprima un sourire complice qui n’aurait pas manqué de trahir sa performance de grande blessée, et ce, tout en admirant celle de son père, dans le rôle du héros de la situation. À la place, elle fronça les sourcils et lui présenta un air grave légèrement sur-joué :« C’est grave, docteur ? Dîtes-moi que je pourrai toujours danser le rock-swing ! » À ce stade, quiconque se trouvait autour d’eux ressemblait davantage à une audience singulièrement investie dans leur cinéma qu’à un groupe de citoyens concernés. Ceux-ci retinrent leur souffle, et Michelle eût toutes les peines du monde à ne pas éclater de rire quand, du coin de l’œil, elle vit Peter Hutcherson porter sa main à sa poitrine et grimacer comme s’il était en train d’essuyer une pointe au cœur particulièrement douloureuse (« Seigneur ! C’est une danseuse ! »). Patrick Donovan se fendit d’un sourire bienveillant – il n’avait pas besoin de le feindre, celui-là, il l’avait toujours en réserve pour sa gamine. Il s’accorda une minute, et pour garder son sérieux, et pour « examiner » la jambe « blessée » de sa « patiente », puis il reprit la parole. « Difficile à dire. Cette jambe va avoir besoin d’une radio, je le crains. Je vais appeler une ambulance. Vous… » Il désigna le « responsable » de l’accident, et le reste des passants d’un hochement du menton désinvolte. « Pourriez-vous garder un œil sur cette jeune fille, le temps d’un coup de fil ? » Le visage de Peter s’illumina instantanément – à la plus grande exaspération du reste du groupe qui, manifestement, ne comprenait pas d’où lui venait cet engouement. « Ce serait un honneur civique, monsieur ! » affirma-t-il en gonflant le torse et en acquiesçant vigoureusement de la tête. Des sourires commencèrent à remplacer les moues, et Patrick se glissa hors du cercle pour trouver une cabine téléphonique.

Michelle savait ce qu’il restait à faire. Ce n’était pas la première fois qu’ils répétaient ce scénario. Elle, comme lui, le connaissait comme le dos de sa main. Au cours de l’année passée, elle s’était « cassée » la jambe trois fois, le bras deux fois, et avait dû attendre l’arrivée de secours qui ne venaient pas, pendant que son père délestait de leurs possessions tout véhicule laissé sans surveillance. C’était leur gagne-pain. Ça ne payait pas grand-chose, et ils repartaient souvent bredouilles, mais c’était toujours mieux que de rentrer à Philadelphie.

Michelle baissa la tête sur son genou éraflé au préalable par soucis de crédibilité. Elle ne se souvenait pas du moment où elle avait cessé de considérer Philadelphie comme sa maison. La réalisation lui fît un pincement au cœur. Elle avait grandi là-bas, dans un pavillon minuscule, avec son père et sa mère. Karen. Jusqu’à ce que celle-ci claque la porte de leur « trou à rats » après que Patrick se soit « encore fourré dans la merde ». C’était les mots de sa mère, pas les siens. Même des années plus tard, Michelle ne lui aura toujours pas pardonné d’avoir abandonné le navire aussi rapidement. Père et fille avaient donc quitté Philadelphie dans la foulée.  Patrick s’était mêlé aux Mauvaises Personnes – elles n’avaient pas de noms, mais Michelle avait rapidement deviné qu’elles avaient les moyens de rendre leurs vies misérables. C’est pourquoi elle n’avait pas bronché quand son père lui avait proposé une « aventure » sur la Côte Est. Ils avaient rassemblé leurs maigres possessions, embarqué à bord du Chrysler LeBaron, et filé de villes en villes, répétant leur numéro autant de fois que nécessaire.

« Comment tu vas ? Je sais pas comment tu t’appelles. » Michelle adressa un sourire rassurant à son chaperon. « Dana, comme Scully. Et mieux que mon vélo, tu penses bien. Mon frère va m’arracher la tête. C’était le sien, de vélo, tu vois. » Elle n’avait pas de frère, mais elle était bavarde, et étoffer son histoire avec une poignée de mensonges mineurs l’aidait à gagner du temps. Si elle ne se trompait pas, son père devait déjà s’être glissé à l’arrière du fourgon à présent. Ils avaient convenu que cinq minutes seraient suffisantes pour mener leur projet à bien. Bientôt, elle fausserait compagnie à ce cher Peter, et elle retrouverait son père à l’arrière de la Golden Gallery, à quelques rues de là. Ils reprendraient la route, et elle aurait droit au cheeseburger avec supplément cornichons qu’il lui avait promis. « Ça va aller Dana. T’en fais pas. T’es entre de bonnes mains. Je signerai ton plâtre. T’auras l’air coriace. Ou disons, plus coriace. » Elle eut envie de lui répondre qu’elle savait déjà, tout ça, mais il n’aurait pas compris et elle n’aurait pas pu lui expliquer. « T’es pas mal non plus, dans le genre. Automobilistes, restez chez vous. »



28 AOÛT 2006 - WEST UNITY (ROSECLIFF)


« Shh…Shhh… » marmotta-t-elle entre ses dents, tout en serrant contre sa poitrine l’une de ses camarades de dortoir. Pendant une brève seconde, le silence emplit agréablement leur chambre. Et tout aussi brièvement, elle crut qu’elle réussirait à apaiser Sadie grâce à une poignée de mensonges bien trouvés. Ce ne serait pas difficile – pas seulement parce qu’elle avait un bon stock. Sadie – Michelle le pressentait – croirait à n’importe quelle affirmation sortant de sa bouche. Elle en était convaincue, parce que les enfants n’étaient pas si différents des adultes : ils n’avaient pas besoin de la vérité pour être rassurés. Mais comment pouvait-elle prétendre pouvoir calmer sa camarade de galères quand elle-même n’avait trouvé aucun répit depuis son entrée à West Unity ? Elle déglutit péniblement, dérangée par cette idée, mais rien ne fît couler le nœud qu’elle avait dans la gorge.

« J’ai peur. » hoqueta Sadie en s’agrippant davantage au t-shirt de son aînée. Prise de court, celle-ci fixa le vide devant elles et lui caressa maladroitement les cheveux. « Faut pas. » Michelle n’avait jamais été froussarde. Même quand la police avait frappé à grands coups contre la porte de l’appartement qu’elle partageait, à l’époque, avec son père. Même quand, à bout de patience, ils l’avaient tout bonnement enfoncée à l’aide d’un bélier pour la trouver elle et ses céréales préférés, à la table du petit-déjeuner. Elle n’avait pas eu peur quand ils avaient tiré son père hors du lit, ni quand elle s’était retrouvée au Bureau du Shérif à attendre bêtement le verdict. Celui-ci était d’ailleurs très simple : son père avait récidivé – il serait à l’ombre jusqu’aux deux prochaines élections présidentielles, au moins. Elle savait pourtant qu’elle aurait dû éprouver de l’anxiété, mais tout lui avait semblé bizarrement irréel au moment des faits. Un peu comme quand son père et l’Oncle Bill faisaient mine de se bouffer le nez jusqu’à ce que l’un d’entre eux pouffe dans sa manche. Sauf que personne n’avait pouffé au Bureau pour marquer la fin de la joute. Pas lui, pas elle, et encore moins l’adjoint qui l’avait assise dans l’entrée en guettant l’arrivée des services sociaux. Car, si elle appelait Bill « L’Oncle » c’était seulement par affection, pas parce qu’ils avaient de l’ADN en commun. Avec son père sous les verrous, non seulement elle serait seule, mais elle serait livrée au système.

Si elle n’avait pas eu peur quand elle s’était retrouvée livrée à elle-même, qu’avait-elle à craindre maintenant ? Les réponses jaillirent dans son esprit, à sa plus grande exaspération. L’enfermement. La solitude. Elle séjournait à West Unity depuis près de deux semaines, et déjà, les murs de sa chambre lui donnaient l’impression de se refermer sur elle un peu plus chaque nuit. L’idée d’être enfermée ici jusqu’à sa majorité lui donnait la nausée. Elle deviendrait cinglée. Elle deviendrait cinglée à coup sûr. Deux semaines, et elle en était déjà à réfréner l’envie d’écraser son plateau-déjeuner sur le nez du premier gardien qui aurait le malheur de passer dans le coin. Elle ne tiendrait pas douze mois. « Tu n’as pas peur ? » murmura rapidement la gamine avec surprise, l’extirpant de ses envies de meurtre latentes. Michelle se composa un sourire de façade – celui-là, elle le maîtrisait très bien, depuis le temps. « Pas du tout ! T’es avec moi, non ? T’as peur de quoi, toi ? » Michelle fronça les sourcils avec attention. Elle lut une profonde réflexion – et une touche de flatterie – sur les traits de la petite et regretta presque immédiatement sa question. Encore une fois, elle n’était pas certaine de pouvoir tenir le rôle de la présence rassurante très longtemps. Sadie la verrait bientôt pour ce qu’elle était : une fraude ambulante. « Papa est à l’hôpital. Je crois qu’il s’est cassé la jambe. Il s’est pas cassé la jambe, ton papa à toi ? »

Au lieu de penser à son père, ses pensées se tournèrent vers Seeley qui était monté sur scène avec elle ce soir-là. Ils avaient décidé de rejoindre l’un des groupes de covers de Golden Oak l’hiver précédent et s’étaient entraînés comme des bêtes pour maîtriser une setlist assez éclectique.  Ils étaient en train de s’époumoner comme deux imbéciles sur « Can’t Take My Eyes Off Of You » pour les beaux yeux de sa petite amie, quand la foule s’était transformée en raz-de-marée et l’avait emporté. Elle savait qu’il avait été transporté aux urgences, mais c’était tout. C’était sans doute ça, le plus difficile. Ne rien savoir de ce qui se passait dehors. Elle en hurlerait si elle n’avait pas craint d’être sédatée avant d’obtenir une réponse satisfaisante. « Non, il est à la maison. Sûrement en train de suivre un match de baseball. » mentit-elle avec une habileté déconcertante. « Et je suis sûre que le tien se fait chouchouter par les infirmières. Il sera dehors en moins de deux. »

Sadie l’observa avec une intensité dérangeante pendant une bonne minute avant d’afficher un air plus serein. « Tu dis pas la vérité, mais je t’en veux pas Shay. » Michelle écarquilla les yeux, à la fois surprise de la perspicacité de Sadie – et du surnom, qu’elle n’avait jamais entendu dans la bouche de quiconque jusqu’à présent. Contre toute attente, ça lui donna envie de sourire. Qui l’eût cru ? La petite qui apaise la grande. « Tu veux entendre un truc qui me fait sourire à tous les coups ? » Sadie se redressa légèrement, et essuya ses joues d’un revers de main avant de porter sur elle un nouveau regard attentif vaguement intrigué. Michelle lui offrit un sourire, sincère cette fois-ci, toujours impressionnée de voir combien les enfants pouvaient se montrer résilients. Elle adopta un air confidentiel et tendit l’oreille vers la porte : « Tu entends ? » Sadie tendit l’oreille à son tour. Pendant un moment, elle ne dit rien. Puis, elle perdit patience : « J’entends rien du tout, qu’est-ce tu racontes ? »

Elles n’entendaient rien, parce que la dernière ronde était passée dix minutes plus tôt. Elles seraient tranquilles encore un petit moment, si Michelle ne se trompait pas. « Sunny, yesterday my life was filled with rain. Sunny, yeah you smile at me and really eased the pain. » Le visage de Sadie l’illumina instantanément. Pendant une seconde, elle sembla partagée entre l’envie d’en entendre davantage et celle de lui intimer le silence. Se décidant pour un compromis, elle siffla entre ses dents avec excitation. Le souvenir de la chanson était indélébile : son père et elle la chantait au moins une fois par road-trips. « You gave to me, your all and all, now I feel, ten feet tall. Sunny, one so true, I lo… ».

Un claquement sourd s’abattit sur la porte, leur arrachant un sursaut à chacune. « SILENCE ! Je ne le répéterais pas ! » Michelle ravala le « HEIN ? » qui lui brûlait les lèvres – ça lui aurait causé plus de soucis que de satisfaction – et déposa un baiser sur le front de Sadie. Elles restèrent assises l’une contre l’autre en silence pendant cinq bonnes minutes. « La Sunny Song… J'adore. » sourit Sadie quand son cœur eut repris une cadence normale.  La Sunny Song.




6 JUIN 2011 - THE HILLS (ROSECLIFF)


« T’as le droit de pleurer. Genre, si t’as envie. Je le dirai à personne. » Elle n’avait pas envie de pleurer. Ça ne lui était jamais venu naturellement, même dans la fatigue ou la contrariété, et ce soir-là, elle était dans une colère noire. « J’ai l’air d’avoir envie de pleurnicher ? Je vais l’étrangler ! » Elle bondit sur ses pieds et traversa le salon avec détermination – prête à conduire jusqu’à Lynchburg pour mettre son plan à exécution. Un plan qui, pour l’heure, n’était qu’une ébauche qu’elle aurait tout le temps de développer sur le chemin de son ancien campus universitaire. Ses talons claquèrent, comme pour marquer le tic-tac de la bombe à retardement qu’elle représentait, et Seeley réagit au quart de tour : il interposa son fauteuil roulant entre elle et la porte d’entrée. « Pousse-toi, ou c’est moi qui te pousse. » grogna-t-elle. Il haussa un sourcil, l’air de dire qu’il aimerait bien voir ça. Ils se défièrent du regard pendant une bonne minute avant qu’elle ne batte en retraite en poussant un soupir à fendre l’âme. Elle se laissa à nouveau tomber dans le sofa déglingué de son ami.

L’appartement était calme, contrairement à elle. Shay affectionnait tout particulièrement l’odeur qui s’en dégageait. Elle s’y sentait comme chez elle quand Seeley était là pour lui raconter sa journée. Malgré ça, ses yeux lancèrent des éclairs de mauvais augures quand ils tombèrent sur la couverture du bouquin qu’elle avait trimballé derrière elle toute la journée. « Tu l’as lu ? » lui demanda-t-elle après un moment de silence. Un simple échange de regards répondit à sa question. Elle roula ses lèvres l’une contre l’autre, amère. « Cet enfoiré… Il me fait passer pour une vraie connasse ! » Ses poings se refermèrent et ses jointures blanchirent.

Si on le lui demandait, elle n’omettrait pas de dire que c’était entièrement sa faute. Elle avait cédé à un petit cliché, et celui-ci s’était transformé en très gros scandale. Elle était sortie avec Graham Atkins, l’un de ses professeurs à l’université de Lynchburg. Ils avaient dîné ensemble, couché ensemble, vécu ensemble pendant plusieurs semaines. Et sa fiancée – dont elle avait ignoré l’existence durant les huit mois qu’avaient duré leur relation – était rentrée d’un séjour linguistique en Allemagne au mois de mai, l’année précédente. Shay avait pris ses jambes à son cou, et remercier la première divinité qui lui était passée par la tête de ne pas avoir à recroiser Graham – le professeur d’éthique, quelle ironie.

Merci Seigneur, il n’avait pas cherché à la recontacter depuis. Mais il en avait profité pour écrire un roman sur eux. « Les Mauvaises Intentions de Sally Sullivan » par Graham Atkins lui avait tapé dans l’œil dans les rayons du RELAY de Rosecliff Station le matin même. Elle l’avait dévoré du début à la fin, pour découvrir que Graham retraçait leur relation sous divers pseudonymes maladroits, la présentant comme une élève ambitieuse l’ayant séduit et manipulé pour profiter de sa position au sein de l’université. Un récit scandaleux de cinq cents pages, nommé best-seller par le New York Times. Elle avait rarement été aussi écœurée.  

« Pour dire la vérité… T’en es un peu une. » Il brisa le silence, et Michelle eut un sourire amer. « Peut-être bien. Mais il avait pas besoin d’en faire un bouquin. » Son sourire se transforma en grimace, et Seeley eût le tact de la laisser seule quelques minutes.


1 JUILLET 2016 - THE HILLS (ROSECLIFF)


Mauvais angle. Michelle poussa un juron familier avant de quitter son poste d’observations en quatrième vitesse. Sans hésitation, elle traversa la rue à foulées bondissantes, profitant du manque de luminosité pour agir rapidement – tout en restant invisible. Elle leva les yeux, évalua la distance qui la séparait de l’échelle d’évacuation et jura à nouveau : elle était relevée. Ce n’était pas son jour de chance – mais en avait-elle eu un seul, dernièrement ? Glissant son appareil photo dans son dos par précaution, elle se hissa sur une benne à ordures en réprimant une grimace de dégoût. Une seconde plus tard, ses mains crochetaient le dernier barreau de l’échelle d’évacuation. Après une escalade aussi brève qu’éprouvante, elle colla son œil à l’objectif de son appareil photo et visa la chambre d’hôtel concernée. Les deux amants n’étaient plus en vue. Elle poussa un énième soupir avant de s’adosser aux barreaux du palier où elle s’était assise.

Rosecliff n’était plus que l’ombre d’elle-même. Après avoir passé trois années à Lynchburg, Michelle s’en rendait bien compte, et l’image rayonnante qu’elle gardait des Hills lui revenait à chaque fois qu’elle était amenée à traquer un mari infidèle dans les rues « peu fréquentables » du Quartier Sud. Comme ce soir, par exemple.

Elle se pencha sur son sac à dos pour en ressortir un thermos. Il faudrait garder les yeux ouverts, la nuit serait longue. Elle avait encore quelques clichés à prendre, et n’habitait malheureusement plus à côté. Si ça n’avait tenu qu’à elle, elle aurait emménagé dans son ancien quartier sans y réfléchir à deux fois. Seulement, les Hills n’étaient plus le quartier chéri de Rosecliff, encore moins celui où il serait bon de faire fleurir Blue Street Investigations. Aucune bonne femme de Roosevelt Gardens, aussi teigneuse soit-elle, ne viendrait la solliciter dans ce quartier-là. Elles envisageraient n’importe quelle autre solution plutôt que d’y mettre les pieds. C’était marrant, d’une certaine manière, de les voir traiter le Quartier Sud comme un secret de famille particulièrement honteux. Michelle aimait à penser que les collines avaient réellement des yeux et que les vilains petits secrets du beau peuple de Rosecliff finiraient par leur éclater au visage. Autrement, elle s'en chargerait elle-même.

And I said hey, what's going on? Δ

Michelle a connu Rosecliff avant que l’arrêté municipal ne soit mis en place, alors évidemment, l’ambiance rock’n’roll qui animait autrefois la ville lui manque cruellement. Toutefois, s’il y a une chose qu’elle sache faire aujourd’hui, c’est bien choisir ses combats : et s’opposer ouvertement aux instances locales sur une question de censure musicale n’a pas assez de poids à ses yeux pour lui faire remuer le petit doigt. Par ailleurs, elle garde un souvenir très net de son séjour à West Unity. L’endroit lui donne encore des frissons et la crainte qu’il lui inspire suffit à la rendre docile devant la législation locale. Elle éprouve un dégout certain pour cette institution, et avec un peu plus de courage, elle s’y attaquerait sans doute avec un peu plus de hargne. L’occasion reste néanmoins à saisir.

Bonus Δ

Prénom ou Pseudo : Marion ► Âge : 21 ans ► Fréquence de connexion : 7j/7 ► Expérience RP : Une petite dizaine d'années ► Et vous, vous en pensez quoi de l'arrêté municipal ? BULLSHIT ► Code du règlement : Bazinga hehe ► Mot de la fin :
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