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 #1. Strangers when we meet

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Cat S. Robertson
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MessageSujet: #1. Strangers when we meet   #1. Strangers when we meet EmptyJeu 13 Oct - 19:58

Son médecin lui avait dit : « Arrêtez de vous punir pour avoir choisi d’élever ce bébé toute seule, Cat. » Son instinct de survie lui avait alors dicté de se défendre en réfutant ces accusations. Pourtant, il y avait là une grosse part de vérité. Plusieurs semaines après sa réapparition express à Lima, et tandis que jusqu’alors sa grossesse s’était plutôt bien passée, la solitude et l’angoisse avaient refait leur apparition dans le quotidien paisible de Cat. Elle s’était d’abord contrainte à ne plus pleurer, ça suffisait. Ce qu’il s’était dit entre Tate et Cat n’avait pas été si terrible que ça en définitive. Ça aurait pu être pire, ne cessait-elle de se répéter, bien qu’elle refusât de se pencher sur la question pour mieux définir « le pire ». Au moins maintenant, il était au courant. Dans ses pires moments, c’était une conclusion qui était sensée la réconforter, mais au lieu de ça, elle ne faisait que l’enfoncer dans une introspection douloureuse de la personne qu’elle était. Oui, elle avait fait un choix pour lui, est-ce que ça faisait vraiment d’elle une mauvaise personne ? Alors, en effet, elle ne pleurait plus ; elle prenait admirablement sur elle, se concentrant sur l’arrivée imminente de son bébé, sur le choix de son prénom, et sur les nuances pastel qu’elle choisirait pour décorer sa chambre. Sauf que l’accumulation de pensées, de questions, et finalement de regrets, avait fait renaître ses angoisses qu’elle devait gérer seule.

Ecaterina s’était terriblement isolée depuis son arrivée à Rosecliff. A l’exception d’Al, qui avait remarqué que ses apparitions aux réunions des Musiciens Anonymes se faisaient de plus en plus rares, elle n’avait pas eu beaucoup l’occasion de mesurer si tous les habitants de Rosecliff sortaient du même moule que Jake Herman-Johnson. Il y avait aussi cette menace qui planait au-dessus de sa tête, nourrissant le sentiment d’oppression qui se jouait d’elle chaque fois qu’elle passait la porte rouge de chez elle pour rejoindre le centre-ville, là où la vieille librairie reprenait peu à peu vie. La Bible qu’elle avait trouvé dans son courrier au début de mois de septembre avait fini de la convaincre qu’elle était surveillée. Par qui exactement, elle ne saurait le dire, mais Jake avait été assez explicite pour qu’elle comprenne enfin que, ce qu’elle avait pris pour un délire dystopique, était en fait à prendre très au sérieux. Son frère lui avait conseillé de prendre un peu ses distances avec le musée d’Al, au moins jusqu’à la fin de sa grossesse, histoire de décompresser – il fallait qu’elle pense à la santé du bébé, et pourquoi ne viendrait-elle pas lui rendre visite bientôt ? Elle avait refusé, pour des raisons évidentes. La proximité de son appartement avec celui de Tate aurait terminé de la placer dans la catégorie des provocatrices, et donc, des mauvaises personnes. Si elle pouvait lui éviter d’avoir à se confronter au choix qu’elle avait fait pour lui, là encore elle prendrait sur elle, même si ça voulait dire qu’elle devrait attendre que Dorian puisse se libérer de ses hautes obligations pour enfin faire une halte en Virginie.

Elle sortit du cabinet, l’expression aussi neutre que ses nerfs le lui permettaient, et après avoir traversé le hall de la clinique, elle rejoignit le parking sous-terrain à pieds. Elle comprenait qu’elle avait des efforts à faire pour optimiser le bon déroulement de ses derniers mois de grossesse, mais c’était devenu difficile – son illustre indépendance en prenait un sacré coup dans l’aile lorsqu’elle se surprenait à espérer que Tate la contacte d’une façon ou d’une autre, même pour lui faire des reproches. Qu’elle méritait ou qu’elle ne méritait pas, ce n’était pas à elle d’en juger, d’après son médecin. Qu’importe, car malgré son embarras, Cat devrait se reprendre et retrouver l’enthousiasme qu’elle avait démontré au cours des six derniers mois. Elle connaissait le sexe du bébé et la date de son terme, si elle réussissait à se détendre et à relativiser ses erreurs, tout se passerait pour le mieux, non ? Elle déclencha le déverrouillage automatique de sa voiture et s’installa, non sans se dandiner un peu sur son siège, au volant. Elle démarra son véhicule, et lorsque ses yeux croisèrent son reflet dans le rétroviseur, elle souffla un bon coup pour s’insuffler un peu de courage.

« Daniela, c’est bien ça ? » Al avait accueilli le retour de Cat avec une étreinte serrée, la faisant déplorer d’avoir boudé aussi longtemps la chaleur musicale de l’arrière-boutique du musée. Il lui avait fallu bien des manœuvres pour se faufiler à travers le faux-mur renforcé mis en place pour protéger les arrières des Musiciens Anonymes, mais avec un peu d’aide, elle avait fini par rejoindre le centre de la pièce pour assister au tour de chant d’un membre particulièrement talentueux. Ça n’avait pas le professionnalisme clinquant des Awesome Voices, et c’était tant mieux ; c’était authentique, sans fioritures, bien que là aussi sous la menace bien réelle d’un oppresseur plus dangereux encore que la directrice de son ancienne chorale. Ainsi, la reprise de Cherry Wine qu’elle venait d’écouter l’avait évidemment touchée – mais elle n’avait toujours pas pleuré –, et l’avait encouragée à sortir de sa nouvelle zone de confort pour sociabiliser. S’insérant près d’une silhouette aussi menue que la sienne – sans le renflement ventral qui allait avec –, elle se risqua à faire les présentations, un doigt pointé sur sa propre poitrine « Cat. J’ai manqué quelques réunions mais je crois qu’on s’est déjà croisées avant aujourd’hui. » Elle se rendit compte que son entame était un peu convenue, alors avec un sourire gêné et un froncement de nez, c’est tout en se penchant sur la table débordant de douceurs sucrées qu’elle ajouta dans un murmure précipité « Fais comme si j’étais douée pour les présentations, ça m’obligera à ne pas t’éviter les fois suivantes. »


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Daniela Ramírez
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MessageSujet: Re: #1. Strangers when we meet   #1. Strangers when we meet EmptyLun 17 Oct - 23:11

Les Ramírez n'étaient pas du type à couver leurs filles. Peut-être était-ce dû au fait qu'ils avaient grandi en Colombie, où la notion d'une activité dangereuse est légèrement différente que celles des membres de l'association des parents d'élèves de Rosecliff. Ou bien, ils ont tout simplement décidé de faire confiance à leurs enfants et estime leur avoir suffisamment appris pour qu'elles prennent des décisions sensées, qui ne les mettent pas en danger. Tout cela est vrai et les quatre filles ont donc toujours évolué avec une certaine liberté, quoique jamais bien loin du regard acéré de leur mère et des conseils avisés de leur père. Mais là où Camila et Liliana n'ont jamais causé une once de soucis à ses parents, qui les laissaient volontiers sans surveillance dès leur plus jeune âge et ne questionnaient pas leurs fréquentations, les choses se sont passées avec moins d'aisance pour Dani et Lina. Chez Carolina, c'était sa sociabilité exacerbée et sa confiance facile qui inquiétait un peu leur mère mais pour Daniela, c'était tout son comportement qui lui faisait s'arracher les cheveux. Première à grimper aux arbres, traverser la route sans regarder, flirter avec le bad boy de pacotille du quartier ou aller au bout d'un jeu d'action/vérité sans trop penser aux conséquences, la jeune fille ne semble pas avoir le meilleur instinct de préservation. Ajoutons à cela son refus de l'injustice et ses grands idéaux et l'on peut comprendre ce qui inquiète Gloria Ramírez.

Il n'y avait donc rien d'étonnant à ce qu'elle rappelle régulièrement à sa deuxième fille qu'il n'était pas recommandé de traînasser dans le quartier avec ces gamins qui ne pensaient qu'à semer l'agitation et créer des problèmes. Fort heureusement, Daniela pouvait la rassurer sans mentir. Elle ne traînait après tout pas avec de dangereux rebelles voulant renverser le système. Après, ça ne lui déplaisait pas que ses parents soient trop pris dans leur travail et trop occupés à faire profil bas pour ne pas être trop au courant des rumeurs qui courraient autour du Vinyl Shop et ceux qui le fréquentaient. La petite bricoleuse ne s'amusait de toute façon pas à crier sur tous les toits qu'elle aimait de temps en temps se glisser dans l'arrière salle du musée pour entendre un peu de musique ou discuter avec des gains raisonnablement sains d'esprit. Elle aurait bien aimé y emmener son père, qu'il empoigne une guitare ou un saxo et recrée un peu de la magie de son enfance devant cet auditoire attentif et bienveillant. Mais c'était beaucoup trop risqué, même si la jeune femme savait que sa famille trouvait aussi absurde qu'elle les mesures prises depuis l'incident. Sauf qu'ils s'étaient adaptés et elle ne se sentait pas capable de briser leur équilibre fragile. Liliana était celle qui aurait le plus apprécié de rejoindre les Musiciens Anonymes, mais encore une fois, la cadette hésitait. Il faudrait qu'elle en discute avec Al à l'occasion.

La brunette pressa un peu le pas le long de la rue, saluant quelques têtes connues et entrant avec entrain et un sourire rayonnant. Rien de tel pour passer inaperçu que de se comporter exactement comme elle le ferait d'habitude. Enjouée, sautillante, affable. C'était en agissant le plus normalement du monde qu'elle risquait le moins de s'attirer les foudres de tous ces bigots. Ce bon vieux Herman-Johnson traînait suffisamment à sa boutique comme ça, s'il devait la questionner sur ses activités chez Al, elle offrirait une version édulcorée de la vérité : elle venait y chercher un peu de repos. C'était son lieu de sérénité. Et non parce qu'il était plein de mélancolie et de silence, mais justement parce qu'il y avait de la vie. Des vrais échanges, à l'abri des regards critiques et des chuchotements conservateurs. De la musique aussi. De la vraie, pas de faux chants d'église aseptisés, choisis sur un répertoire plus court que la liste de courses de Daniela. Et un peu plus tranquille que le manoir, dont l'ambiance électrique ne lui déplaisait pas, les quelques fois où elle s'y était rendue. Mais ici, c'était son vrai repère. Ca ne faisait pas si longtemps que la demoiselle s'y rendait mais dès le début, ça lui avait fait du bien. Les gens étaient chaleureux ici. Preuve en était le mouvement général qui s'était lancé pour aider une charmante blonde au ventre bien rebondi à se glisser dans l'arrière salle. Dani s'était naturellement écarté un peu, laissant de la place à l'autre jeune femme sur sa petite banquette. Elle s'y installa et fit des présentations maladroites, qui firent sourire la pétillante brune.

« Oui, je me souviens de toi. Cat... C'est sympa comme surnom. Ca vient du chat ou de ton prénom complet? » La jeune Ramírez n'était pas facilement mise mal à l'aise et elle avait beau savoir que ce n'était pas le cas de tout le monde, elle avait tendance à faire la conversation comme si de rien était. Parfois, cela contribuait à mettre les gens à l'aise. A l'inverse, cela empirait parfois leur gêne et stoppait net la conversation. Mais cette jolie blonde avait fait l'effort d'initier la discussion alors elle ne se laisserait pas effaroucher. « Et tu n'as pas manqué grand chose, personne n'a chanté la dernière fois, on a juste parlé. Mais il est doué lui. » Elles se turent d'ailleurs un petit moment, savourant la fin de la prestation. Mais la bavarde jeune femme reprit rapidement le fil. « Je t'ai déjà vue par ici, mais ça ne fait pas longtemps que tu es là, si ? Et je ne t'ai jamais entendue chanter je crois, tu viens juste écouter? » Cela faisait beaucoup de questions. Sa grande soeur lui avait un jour dit qu'elle ne devrait pas en poser plus de trois à la suite. Quand elle s'en souvenait, Dani essayait d'appliquer ce principe. Alors, elle se contenta d'un sourire lumineux, encourageant Cat à mener la suite, peut-être sur un terrain qui lui serait plus familier et agréable.
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MessageSujet: Re: #1. Strangers when we meet   #1. Strangers when we meet EmptyVen 21 Oct - 17:01

« Les deux. » Elle marqua une courte pause durant laquelle elle se mit d’accord avec elle-même pour ajouter avec une douce résolution « Pour le chat ça serait trop long à expliquer. » Ou comment remettre le récit des anecdotes concernant son enfance torturée à plus tard. Ou plutôt, à jamais. Elle sourit néanmoins « C’est Ecaterina mais personne ne m’appelle comme ça. » Personne ne m’appelle plus comme ça, aurait-elle dû rectifier. Sauf qu’une fois encore, elle préféra passer sur les détails de cette révélation inopinée, et dans un réflexe assez récent, mais naturel, elle posa une main sur l’arrondi de son ventre. Ecaterina, donc, s’assit à côté de Daniela.

Il y avait des individus qui inspiraient la sympathie, même sans les connaître – il suffisait parfois de pas grand-chose. Daniela lui faisait bonne impression. Peut-être parce qu’elle se sentait seule, ou peut-être parce que l’accueil qu’on lui avait réservé ce soir avait réveillé en elle des souvenirs de répétitions et de soirées improvisées au piano-bar de Lima en compagnie de ses anciens camarades choristes. Elle se tut un instant, sa main dansant intuitivement de part et d’autre de son abdomen, tandis qu’elle se disait que Ryder, Robbie et Peter auraient eu leur place chez les Musiciens Anonymes. Cat secoua la tête, revenant rapidement à l’observation empressée dans laquelle elle se lança en écoutant Daniela parler.

Si elle devait faire son autoportrait, Cat aurait volontiers admis qu’elle ne faisait pas partie de la case de ceux qui justement inspiraient la sympathie. C’était un fait, elle n’était pas facile à apprécier. Daniela s’en rendrait vite compte – inconsciemment, ce fût la raison pour laquelle Ecaterina préféra tourner en dérision sa présentation maladroite. On la pensait arrogante, et elle l’avait sans doute été un peu à une époque. Même si elle n’avait jamais eu de véritables ennemis, elle n’était pas toujours parvenue à faire honneur à sa véritable nature, et il y avait eu des moments où on l’avait détestée. Toutefois, son tempérament réservé, et son penchant avéré pour le secret n’avaient rien à voir avec une quelconque condescendance. Mais était-ce nécessaire de s’épancher sur les raisons qui la rendaient antipathique aux yeux de certains ? Pas vraiment, c’était si peu important. En vérité, moins on l’appréciait, moins on tendait à s’attacher à elle, et mieux elle se portait.

Pourtant, sa mère avait beaucoup travaillé pour qu’elle soit modelée de façon à plaire dès le premier coup d’œil. Cela dit, ça n’avait rien eu à voir avec ses attraits intellectuels et sa conversation. Plus jeune, elle avait beau être séduisante, elle n’avait jamais été très loquace avec les inconnus, ce qui avait le don d’agacer la matriarche. Et sans rentrer dans une psychanalyse de bas-étage, c’était sans conteste pour cette raison qu’elle avait si longtemps eu du mal avec les conventions sociales. Aussi, à son arrivée à Lima ça avait représenté un handicap difficile à surmonter, et parce que son frère tenait tant à ce qu’elle s’intègre et s’ouvre au monde qui l’entourait, elle avait su s’améliorer. Au final, et après un gros travail sur elle-même, elle avait fait tellement de belles rencontres là-bas. Cat soupira, ressentant soudain une nostalgie vivace pour Lima, et parce que les questions de Daniela s’y prêtaient et qu’elle eut envie d’en parler, elle lui répondit avec gentillesse :

« Je suis arrivée il y a seulement quelques semaines. Mon frère est un vieil ami d’Al. Quand il a été question que je m’installe en ville, j’ai eu droit à un exposé détaillé de la situation. » Un petit rire inattendu perturba ses explications. Une nouvelle fois, elle marqua une pause, et son nez plissa « Je peux être franche avec toi ? » Toujours en souriant, elle tourna la tête vers Daniela. Trouvant, en basculant légèrement sur ses hanches douloureuses, le dossier de la banquette, Cat avoua « J’ai cru à une mauvaise blague. » Adressant un regard furtif au groupe massé un peu plus loin, elle reprit « Attention je ne remets pas en doute la catastrophe du 7 juillet. Mais je viens d’une ville où les chorales sont devenues aussi populaires que l’équipe de football du lycée et… » Elle emprunta l’expression de quelqu’un qui viendrait d’être frappé par l’inspiration divine – Jake Herman-Jonhson et sa Bible avaient fait plus de dégâts sur elle que ce qu’elle imaginée. Elle murmura d’un air grave « J’ai l’impression d’avoir atterri dans un univers alternatif, tu vois ce que je veux dire ? » Tout à coup, ses mains se joignirent en-dessous de sa poitrine proéminente, et dans une démonstration instinctive de protection envers le bébé qu’elle portait, elle se tassa un peu en soufflant fort par la bouche tout l’air qu’elle avait emmagasiné dans ses poumons. Lorsqu’elle fût sûre de ne pas céder à l’angoisse qui l’animait depuis quelques jours, elle ajouta « J’aurais jamais cru dire ça un jour mais… » Elle plissa les yeux, appréciant moyennement l’ironie de la situation, et reposa son regard sur Daniela en concluant sur le même ton « J’ai besoin d’un verre. »


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Daniela Ramírez
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MessageSujet: Re: #1. Strangers when we meet   #1. Strangers when we meet EmptyMar 8 Nov - 23:47

« Tu me raconteras une autre fois. » Derrière le sourire de Daniela se trouvait plus une évidence qu'une invitation, même si elle ne s'en rendait pas forcément compte elle-même. Il lui paraissait simplement inconcevable qu'elle n'ai pas à nouveau une discussion en toute décontraction avec cette charmante demoiselle dont personne n'utilisait le nom de naissance, apparemment. Et au fil de leurs échanges, elle ne voyait pas comment elles n'en viendraient pas à ce qui lui avait valu un surnom si félin. La vie tendait à être comme ça pour Dani. Elle se mettait quelque chose en tête et, d'une façon ou d'une autre, ça finissait bien par arriver. C'était ce qui la rendait tout aussi charmante qu'agaçante. Il y a des gens qui ont une prestance. Un peu comme cette Ecaterina. Elle avait un début de silhouette de baleine, semblait être d'une incroyable maladresse dans son rapport aux autres. Ses quelques réponses à la jeune colombienne avait été plutôt laconiques et elle ne dégageait pas franchement une aura solaire et sympathique. Mais elle avait tout de même un truc. Une posture élégante, une beauté irradiante, qui scintillait de toute part. Ce genre de beauté qu'elle pouvait essayait de contenir autant qu'elle le voulait - et elle avait l'air de vraiment le vouloir - il était impossible de ne pas la voir. C'en était presque douloureux, un peu comme si l'on s'amusait à regarder le soleil en face. Mais c'était doux et agréable aussi, si on y jetait un oeil en biais, ça réchauffait un peu le coeur quand on se laissait baigner dedans.

Daniela faillit se perdre dans cette douce torpeur d'ailleurs, mais elle fut ramenée à la réalité par un grain de voix éraillée, qui détonnait joliment avec le petit minois de la jeune femme. La brunette dû faire un effort d'attention particulier, peinant quelques instants à reprendre le fil de la réalité. C'est peut-être à cause de cette légère absence qu'elle ne répondit pas avec sa verve et sa rapidité habituelle. Elle écoutait, avec une attention rare. Non pas qu'elle soit du genre à ne pas faire attention à ce qu'on lui disait - quoique cela soit discutable - mais l'ambiance feutrée de l'arrière-salle du Vinyl Shop la mettait toujours dans de bonnes dispositions. Toujours est-il qu'elle prit le temps de réfléchir à ce que Cat venait de lui dire. « Je vois très bien ce que tu veux dire. On voulait partir, quand on a vu que ça commençait à durer cette affaire. Mais mes parents ont acheté leur maison, ils croyaient qu'ils auraient leur rêve américain tu vois. Alors ils sont restés et moi je suis revenue après mes études. Et c'est en revenant que je me suis vraiment rendue compte que c'était dingue. C'est vraiment bizarre comme on peut s'habituer aux choses, à force. Ca fait comprendre plein de choses, historiquement et tout. Je me rends compte qu'il suffit d'avoir les gens à l'usure et tu peux instaurer plus ou moins ce que tu veux. C'est pour ça que je viens ici, en quelque sorte. Pour lutter contre l'usure. »

Elle esquissa un sourire, le visage sarcastique de sa petite soeur se dessinant sous ses yeux. Elle entendait d'ici sa petite voix piquante lui dire qu'elle parlait beaucoup trop, pour raconter n'importe quoi en plus. Il faut croire qu'elle était d'humeur poético-philosophique ce soir et tant pis pour Ecaterina. « Désolée, je ne sais pas me taire. Mais dis-moi, ton frère a fréquenté notre coin? Je l'ai peut-être vu passer à l'époque. Ou pas du tout, le monde n'est pas si petit, même à Rosecliff. D'ailleurs tu fais quoi, quand tu ne fais pas partie de la Dumbledore's Army de la musique? » Dani se fendit d'un sourire lumineux et ajouta, sans une once de gêne. « Tu me dis si je t'embête hein, j'arrêterai de te poser douze mille questions. Je suis soûlante des fois, on me l'a déjà dit hein, je le sais. Mais voilà, y a pas de soucis, je le prendrais pas mal. » Si elle avait dû se vexer à chaque fois qu'on lui avait dit qu'elle était chiante... Et bien, la jeune fille en aurait vraiment beaucoup voulu à ses soeurs.
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MessageSujet: Re: #1. Strangers when we meet   #1. Strangers when we meet EmptyVen 11 Nov - 11:44

« Lutter contre l’usure. » répéta Cat avec un demi sourire. L’endroit, et la cause que les personnes présentes au Vinyl Shop défendaient, se prêtaient aux réflexions philosophiques. Et si elle n’avait pas été aussi si jeune, elle aurait elle-même prononcé la fameuse sentence des aînés : Mais dans quel monde on vit ?
Au-delà de la bonne première impression que Daniela lui avait faite, Ecaterina sut qu’elle l’apprécierait aussi pour sa jolie manière d’utiliser les mots. Elle ne put s’empêcher d’accorder une pensée émue au journal de Pawel Bartowski. Et surtout, à tout ce qui lui avait appris, tandis qu’elle s’était plongée dans ses souffrances décrites avec tellement de poésie, qu’elle s’était demandée à plusieurs reprises où il avait bien pu puiser la force pour utiliser d’aussi belles formulations et d’aussi jolis mots pour dépeindre l’horreur que lui, et beaucoup trop d’autres, avaient vécue.

En relevant la tête au son de la voix de Daniela, Cat posa de nouveau son regard sur le petit groupe de musiciens torturés installés à l’écart du duo bavard qu’elle formait avec Daniela. Elle avait toujours accordé aux mots une importance démesurée. C’était pour cette raison qu’elle les utilisait avec autant de parcimonie. Alors qu’elle était connue pour ses aptitudes à rédiger de belles notes et pour sa passion pour les livres, il y avait des choses qu’elles ne disaient jamais à haute voix. Elle avait préféré écrire à Tate plutôt que de se confronter au supplice – et ce n’était pas la première fois ; une vieille âme, c’était de cette façon que Carole la décrivait quand il fallait parler de sa belle-fille et de ses habitudes, et si ça n’avait rien de flatteur de l’avis de la jeune femme moderne qu’elle était, c’était en réalité l’un des plus beaux compliments qu’on ne lui avait jamais fait.
Ecaterina se perdit un moment dans la contemplation des silhouettes en face d’elle. Elle comprenait le besoin que l’on éprouvait de coucher des mots sur un bout de papier pour se libérer du poids douloureux de certaines paroles ; elle comprenait aussi combien ça pouvait jouer en la défaveur de quelqu’un, et combien le sentiment de lâcheté, allant souvent de paires avec le cachet de la poste, pouvait devenir aussi lourd à porter ; elle comprenait pourquoi on se cachait derrière de belles phrases pour transfigurer le chagrin, le regret, la lassitude et la déception. C’était exactement ce que Daniela venait de faire en prenant le parti d’utiliser ce vocabulaire, et cette observation confirma ses faux doutes : elle deviendrait amie avec la jeune femme.

« Dorian ? » Elle laissa échapper un rire franc « Il ne supporterait pas. Il refuse de me rendre visite. » Elle secoua la tête en faisant la grimace « Mais il finira par céder. Au moins pour voir à quoi il ressemble. » Elle repositionna une main sur son abdomen et enchaîna après avoir repris une courte, mais profonde, inspiration « J’ai récupéré la librairie sur Madison Grove. Tu dois savoir laquelle si tu viens d’ici. Il n’y en a qu’une de toute façon. Le R&E’s Bookshop ? » Elle pinça furtivement les lèvres, et avec une timidité récurrente lorsqu’elle s’apprêtait à en parler, elle ajouta avec pudeur « J’écris aussi. J’essaye. »
Spontanément, elle posa sa main sur celle de Daniela « Hey, ça doit être la conversation la plus longue que j’ai tenue depuis deux semaines. Je serai même prête à répondre à un interrogatoire officiel si ça me permet de me délier un peu la langue. » Consciente que c’était une blague de mauvais goût, compte tenue de la situation en ville, elle rit tout de même – avec une certaine retenue toutefois. Elle glissa une mèche de cheveux derrière son oreille, les sourcils froncés, le sourcil aux lèvres – elle se détendait « Mais et toi alors, laisse-moi deviner. » Se redressant pour se tourner de trois-quarts vers Daniela, elle emprunta une mine de réflexion, avant de concéder, un peu au hasard « OK, est-ce que ça a un rapport avec l’art ? »
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Daniela Ramírez
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MessageSujet: Re: #1. Strangers when we meet   #1. Strangers when we meet EmptyMar 15 Nov - 22:16

Visiblement, Cat n'était pas prête à l'envoyer bouler tout de suite, pour son plus grand plaisir par ailleurs. Daniela avait beau évoluer avec une apparente indifférence aux mondes et à ses tribulations, semblant toujours papillonner au dessus des bassesses du quotidien et de ce qu'on pouvait bien penser d'elle, la jeune femme n'en était pas moins une créature sociable. Elle aimait bien se faire de nouveaux amis, découvrir des personnalités et voir comment elles s'accordaient à la sienne. Mais ce n'était pas si facile pour la jolie brune. Malgré un tempérament solaire, un sourire éclatant et une infinie capacité à faire la conversation, il lui était un peu difficile de nouer des liens avec les autres. Dispersée, plutôt directe et jamais à l'heure, ce qui faisait son charme était également ce qui pouvait potentiellement la rendre insupportable. Et quand on a trois soeurs, on devient particulièrement au fait de ses défauts et de ce qui nous rend insupportable. Alors oui, Dani se savait trop bavarde, trop expansive, trop bruyante, trop tactile, trop envahissante, trop. Mais elle connaissait aussi sa valeur et avait assez mûri pour ne pas se laisser dicter sa conduite par les commentaires moqueurs de sa chère sororité ou les perceptions sociales de ce qui est un comportement approprié pour une auto-entrepreneure de près de 30 ans. Qu'importe, elle était à prendre ou à laisser, en l'état. Non échangeable, non remboursable, sans garantie de satisfaction.

Pour le moment, sa blonde camarade ne semblait pas vouloir la reposer sur une étagère et oublier son existence, comme un des jouets moins adorables d'Andy. Elle lui répondit même avec une certaine bonne humeur. A moins qu'elle soit juste, vraiment, très très polie, genre polie du Sud. Daniela fronça les sourcils d'un air confus à la mention d'un certain Dorian. Qui c'est celui-là? Avait-on parler de quelqu'un et elle avait déjà oublié? N'avait-elle pas écouté? La décoratrice refréna ses cellules grises en panique et tâcha de se concentrer sur la suite de ce qu'on lui racontait. Et cela l'aida à comprendre que Cat répondait simplement à la question qu'elle avait elle-même posé sur son frère. Dorian donc. Un prénom et une personne naturellement inconnue. « On ne peut pas lui en vouloir. » commenta la brunette. Elle-même avait beaucoup hésité à revenir. Elle avait négligé cette partie de l'histoire dans son petit discours de révolutionnaire du dimanche, mais elle s'était imaginée plus d'une fois sa vie à New-York. Si elle était restée, si elle avait fait un stage chez un architecte d'intérieur, si elle avait ouvert une boutique de custo en ligne basée à Brooklyn. Si elle était partie à Paris, Dubaï ou Melbourne. Mais elle était là. Et si Dani était globalement satisfaite de ce choix, nul doute qu'elle pouvait comprendre la réticence d'autrui à faire pareil.

« Je connais oui, ma petite soeur y passe environ 70% de son temps libre. En travaillant à la bibliothèque municipale, elle ne voit pas assez de livres, tu comprends? » Dani eut un sourire amusé à la pensée de Lili, ses longs cheveux bruns tombant sur son visage penché au dessus d'un épais ouvrage quelconque. En vérité, malgré sa gentille taquinerie, elle admirait beaucoup l'érudition et la maturité de la dernière née de la famille. Et quelque chose lui disait que Cat plairait beaucoup à sa jeune soeur. Le contact léger et chaleureux d'une main sur la sienne l'arracha à ses pensées et la fit sourire. Elle répondit naturellement en serrant les doigts fins de la belle libraire entre les siens. Elle apprécia cette once de chaleur humaine, qu'elle eut toutefois la décence de ne pas faire perdurer de façon inconfortable, comme cela lui arrivait parfois. Et l'humour douteux mais bienvenue de son interlocutrice lui arracha un rire franc et sonore, qui lui valut quelques regards en coin de la part des musiciens silencieux. Nul doute qu'ils ne tarderaient pas à la blâmer d'exercer une mauvaise influence sur la nouvelle. Al ferait sans doute une plaisanterie, teinté d'un message subliminal des moins subtils : ne la fais pas fuir. Mais personne ne pouvait lui interdire de rire à gorge déployée, pas ici. Et surtout, personne ne le voulait vraiment.

« D'une certaine façon, je suppose qu'on peut dire ça oui. Je tiens une boutique et un atelier de récupération. Je retape des meubles, je transforme des bottes de pluie en pots de fleurs et des pots de fleurs en bougeoir, tout ça. Daniela's Shack, si tu n'as pas encore fini de décorer ton nouvel appart, tu peux y passer, je serais ravie de te faire une promo. » Elle adressa un clin d'oeil à la blonde. « Moins 20% pour les nouveaux venus en ville, c'est une politique de discount qui ne m'engage que peu. » En effet, peu de gens étaient venus s'installer durablement à Rosecliff depuis quelques années. Allez comprendre pourquoi. « Mais dis-moi, tu écris quoi? Si je peux me permettre. » Cat avait éveillée sa curiosité. Qu'écrivait donc cette superbe jeune femme au ventre arrondi? Pour qui, pour quoi? Des questions bien trop personnelles, mais que la colombienne se permettait d'effleurer. Non sans toutefois lui offrir une porte de sortie. « Je parie que toi, tu es une vraie artiste accomplie, Jane Austen style. Tu peins ou tu joues du piano je suis sûre. » Il n'était pas certain que confronter la pauvre fille à ses supposés talents artistiques soient le meilleur moyen de la mettre à l'aise. Mais Dani ne tarderait pas à en avoir le coeur net.
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Cat S. Robertson
Cat S. Robertson
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MessageSujet: Re: #1. Strangers when we meet   #1. Strangers when we meet EmptySam 19 Nov - 21:21

« Daniela’s Shack, c’est noté. » répliqua-t-elle dans un rire furtif, se tapotant la tempe avec le bout de son ongle peint en bleu foncé pour lui indiquer qu’elle n’oublierait pas. Vite remplacé par un froncement de nez hésitant, son sourire disparut graduellement pendant qu’elle regardait Daniela avec une curiosité sereine.
Elle laissa la jolie brune la mettre au courant de sa promotion spéciale nouveaux venus, puis elle réemprunta la pudeur qu’elle avait délaissée un petit moment plus tôt pour lui demander, tout en douceur, la tête inclinée sur le côté « Tu aurais du vieux mobilier pour une chambre de bébé à me proposer ? » Daniela avait sans doute deviné combien la grossesse de Cat était avancée. Sa propre mère devait se retourner dans sa tombe en la voyant aussi bien portante, la poitrine prête à exploser, qu’importe la tenue qu’elle choisissait de porter.

Sept mois, et des semaines de réflexions derrière elle portées par l’enthousiasme de s’y mettre enfin, elle n’avait pourtant pas commencé à mettre à échelle réelle les quelques plans de nurserie qu’elle avait griffonné dans le livre de naissance de son bébé, comme si quelque part ça la dérangeait de décider à sa place. Ecaterina était une future maman angoissée, avec un passé difficile, et des valises de scrupules difficiles à porter pour quelqu’un d’une carrure aussi anecdotique que la sienne. Son enfance lui revenait souvent dans la figure ces derniers temps – et la solitude qui allait avec.
Elle ressassait des souvenirs auxquels elle n’avait pas pensé depuis des lustres, la mettant face à l’avenir qui l’attendait. Et si elle devenait comme sa propre mère ? Elle savait qu’elle devrait faire des choix pour son enfant, comme tous les parents ; Annabelle aussi en avait fait pour elle, elle le comprenait un peu mieux maintenant. Mais la question qui subsistait était : à quel moment l’espèce de pouvoir légitime qu’avait une mère sur son enfant était devenu si séduisant aux yeux da mère pour qu’elle le transforme en une arme qui avait détruit Ecaterina ? Cette dernière s’aperçut soudain qu’elle rêvassait. Secouant légèrement la tête pour reprendre ses esprits, elle détourna les yeux un instant, clignant des paupières pour retrouver bonne contenance, puis répondit à Daniela.

« Rien de transcendant. Des nouvelles en grande partie. » Quand on était aussi peu encline à se trouver des qualités comme l’était Ecaterina, avouer qu’on était publié, c’était un peu compliqué, mais pas impossible. Alors, pour la première fois de sa vie, elle ajouta avec une certaine fierté dans le ton « J’ai sorti un livre l’an dernier. Une collaboration, je ne l’ai pas écrit. » tenta-t-elle de minimiser par instinct.

Ses yeux se mirent à briller comme chaque fois qu’elle parlait de ce qui l’avait tant passionné ces deux dernières années ; et pour d’autres raisons aussi que Daniela n’avait pas besoin de connaître, et que Cat garda pour elle « Ça a été un long travail de traduction et de relecture du journal du père de mon collaborateur, Pawel Bartowski. » Elle se leva de sa place, ressentant le besoin de se dégourdir un peu les jambes, tandis qu’elle poursuivait « Je tiens un journal aussi. Rien qui ne vaille la peine d’être publié ceci étant. » Elle se retourna pour faire face à son interlocutrice, toujours assise « Absolument pas ! » Ecaterina Sara Robertson, une vraie artiste ? Elle avait eu des phases comme tout le monde – peinture, tricot, chant évidemment, mais elle ne tenait pas particulièrement à s’étendre sur son passage chez les Awesome Voices ce soir (Al s’en chargerait un jour où l’autre, elle le pressentait), et même pâtisserie au contact d’une Lexie Preston surexcitée à l’idée de transmettre tout son savoir de grande-chef pâtissière… Comme elle fût tentée de répéter : rien qui n’en valait la peine. Aussi du-t-elle admettre « Je joue du piano. Pas très bien, et c’est pas ici que je risque de m’améliorer. Sauf si je veux exaspérer Jake Herman-Johsnon plus que je ne le fais déjà. » Avec une innocence un peu feinte, elle glissa alors ses mains derrière son dos, et d’une voix bien trop fluette compte tenu de son timbre rauque naturelle, elle fit « Tu chantes ? Parce que tu pourrais profiter de mon incapacité à enchaîner deux notes justes… » Elle haussa les sourcils, si bien qu’ils disparurent sous sa frange « Ça me ferait trèèèès plaisir de t’accompagner tu sais. » Un grand sourire plus tard, et Cat pivota très lentement sur ses pieds pour couver du regard le vieux piano installé dans le coin de la pièce.
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