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 #2. what goes around

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Jake Herman-Johnson
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MessageSujet: #2. what goes around   #2. what goes around EmptyMer 9 Nov - 0:28


what goes around


« Vous avez 13 nouveaux messages et… »

La messagerie vocale de Jake était remplie et ce depuis plusieurs et voir même plusieurs semaines. C’était un fait qui sortait assez de l’ordinaire pour un homme aussi organisé et ponctuel que lui… mais les dernières semaines avaient manqué de leur habituelle tranquillité. Jake avait une sainte horreur de l’été, le 7 juillet ne faisait que rapporter son lot de souvenirs tous plus désagréables les uns que les autres et il y avait toujours cette foutue manifestation qu’il avait en travers de la gorge. Il aurait pu tourner les choses à son avantage si la rentrée n’était pas arrivée avec son lot de mauvaises surprises et de nouveaux problèmes à gérer. Le genre de problèmes qui ne pouvait pas tout simplement se régler après un passage à l’église et après quelques Je vous salue Marie. Pourtant, quelqu'un allait tomber. Il fallait que quelqu’un tombe pour que les choses retrouvent leur équilibre. La question n’était pas de savoir où, ni comment, mais bien qui.

Et ça Jake n’avait pas encore trouvé. Il n’avait pas encore trouvé de victime parfaite sur qui blâmer tout ça et même si la possibilité de finir le travail et d’aller achever Noah Miller était plus que tentante, Jake ne pouvait pas en être réduit à de telles extrémités. S’il y avait bien quelques pêchés, quelques entorses aux règlements qu’il savait non condamnables par ce livre sacré qu'il adorait tant, certaines choses ne passaient pas. Et Jake ne voulait pas être plus impliqué qu’il ne l’était. Visiblement la visite que Billie et lui avaient faite à la famille de Noah cet été n’était pas passée inaperçu. Jake avait trouvé comment se débarrasser des questions sur ce sujet, un simple haussement de sourcils, avant de rappeler qu'il était tout de même le porte parole du Désaccord et qu’aucun autre employé n’était qualifié pour aller réconforter la famille du jeune homme. La décision de mentir sur toute la ligne ne lui appartenait absolument pas, il ne prenait pas les décisions, il n’était qu’une simple marionnette plutôt aguichante à leur service. Et Jake n’avait pas aimé dire ces mots-là, et encore moins pas apprécié de devoir subir une forme de remontrance...C’était donc bien pour cela qu'il cherchait quelqu'un à qui il pourrait faire graver les mots ECHO sur le front et le livrer aux autorités compétentes. Et par là, Jake voulait bien entendu parler des médias. Après tout, les gens se fichaient bien de concepts abstraits comme le bien et le mal, tout ce qui les intéressait c’était ce qui sortait de leurs petits écrans, qu’il s’agisse de leur télévision, de leur téléphone portable ou de leur tablette… À leur siècle la vérité était bien là. Et ça ne lui convenait pas tant qu’on ne proclamait pas sa version de la vérité comme la seule qu'il fallait écouter.

Jake était donc dans un état de frustration permanente, tiraillé entre son envie de mettre le plus de distance entre lui et Rosecliff et se désir de prouver que ses rues étaient bien les siennes et que rien ni personne ne pouvait les souiller à part lui. Il avait donc décidé plutôt dans la matinée d'aller se changer les idées et d'avancer son jogging hebdomadaire de quelques jours. Il en avait besoin, tant pis si la moitié de Rosecliff voulait sa tête sur un plateau d’argent, il devait continuer de vivre normalement et continuer de prétendre que rien ne l’affectait. Il était de toute évidence surveillé de très près, et peu importe ceux qui se cachaient derrière l’Echo, ils auraient été sans doute ravi de le voir terrer chez lui. Comme un animal en cage. Deux choses que Jake n’était absolument pas et il préférait se dépenser avec un énorme sourire aux lèvres, en gardant ses yeux bleus rivés sur le trottoir et en étant concentré sur sa respiration et sur sa montre pour évaluer son propre rythme cardiaque. Hors de question qu'il finisse à bout de souffle pour rien pas vrai ? Ce tour presque complet de Rosecliff, presque, il y avait des quartiers que même lui évitait, lui permis de se vider l’esprit et d’arriver à plusieurs conclusions. La première était de définitivement avoir une conversation avec Matthew et lui demander si les autorités de la ville n’était pas en mesure de retracer ce fichu signal. Ensuite, dresser une liste des personnes qui posséderaient suffisamment de talent et d’audace pour monter un coup pareil. Il devait également rappeler sa mère et lui confirmer sa présence pour Thanksgiving ou non, s’il ramenait quelqu’un ou pas. Il doutait vraiment que Margaret Herman-Johnson soit en mesure d’apprécier le charme des femmes dont il entretenait la compagnie mais rien que pour voir l’air réprobateur de sa mère... ça en avait la peine. Enfin presque.

Jake ralentit quand il réalisa que ses pensées et surtout ses pieds l’avaient mené au centre ville et il se passa une main sur son front, pour y éponger le peu de sueur qui se trouvait là et au moment où il allait se servir d'une des nombreuses fontaines municipales son regard se posa sur le ventre rebondi d’Ecaterina Robertson à seulement quelques mètres de lui.  Ce fut plus fort que lui, le brun roula des yeux, vivement , avant de se pencher pour avaler une grande goulée d’eau et de se redresser rapidement.Tout dans sa posture indiquant que ce n’était pas le moment pour une conversation tentée d’hypocrisie, absolument tout.

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Cat S. Robertson
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MessageSujet: Re: #2. what goes around   #2. what goes around EmptyMer 9 Nov - 19:28

« Boss, le livreur est arrivé, et il a besoin de ta signature. » Anticipant le mouvement de ses lunettes, pourtant bien ajustées, alors qu’elle levait la tête avec faveurs, Cat les retint en haut de son nez avec le capuchon de son plus beau stylo.
Elle croisa immédiatement le regard gris foncé de Stephanie, jeune étudiante en Lettres Modernes qu’elle avait embauché à la suite d’un entretien très distrayant, la semaine précédente. C’était un sacré personnage, cette jeune femme. Avec ses nombreux tatouages, ses cheveux d’un gris plus clair que ses grands yeux soulignés d’un épais trait d’eye-liner, son piercing au septum, et sa bouche toujours peinte en rouge bordeaux … Pour son tout premier job, elle avait craint que son allure soit jugée comme un vulgaire obstacle par ses futurs employeurs. Evidemment, lui avait-elle raconté en roulant des yeux sans gêne, la communauté bien-pensante de Rosecliff se retournait souvent sur son passage, rouspétant avec véhémence face aux œuvres qui dépassaient des manches de ses t-shirts et de ses chemisiers, et lui conseillaient plusieurs fois par jour de s’agenouiller pour prier. Seigneur – et c’était le cas de le dire –, Ecaterina ne s’y ferait jamais, à cette omniprésence des fidèles de Parker Chapel et à leurs conseils hypocrites, tout droits venus d’un autre temps. Cependant, en position de comprendre que les adages sur les apparences n’étaient que des adages, justement, elle l’avait très vite rassurée : au R&E’s Bookshop, on s’en fichait. En revanche, il y avait d’autres critères à respecter.
Et donc, lorsque Cat s’était rancardée sur les références culturelles de la jeune femme, et qu’elle avait acceptée sans broncher sa critique construite, et ses compliments, sur Scars and Souvenirs, elle était tombée sous le charme. Son caractère volubile et sa répartie l’avait aussi, si ce n’était plus d’ailleurs, séduite. Il ne lui avait pas fallu réfléchir longtemps pour la promouvoir à la tête de son équipe de vendeurs ; qu’elle avait choisi jeunes, dynamiques, et tout à fait capables de renseigner quiconque entrerait dans sa boutique malgré la tranche d’âge dans laquelle – elle y comprit – se trouvait. C’était une certitude : en entrant dans cette librairie, on échappait sans conteste aux opinions antiques des vétérans du coin.

« Ne m’appelle pas boss, Stephanie. »  Bien qu’elle se fût retirée ans l’annexe de la boutique, tantôt définie comme son bureau, tantôt comme la salle de repos des employés, pour mettre de l’ordre dans ses papiers, Ecaterina était restée à l’affût des sollicitations. Elle se leva donc, retirant d’abord ses lunettes, puis dans un soupir, éprouvée par son réveil matinal, elle passa une main dans la frange effilée qui barrait son front « Comme tu veux, boss. » Cat voulut emprunter une expression de réprimande, mais elle éclata de rire à la place, la rejoignant sans attendre. Elle lui adressa un petit plissement de yeux taquin « On en reparlera plus tard. Bonjour. »

Il faisait froid sur Madison Grove. L’automne s’était définitivement installé, chassant la douceur réconfortante de l’été indien pour mieux faire tomber ses feuilles mortes sur les routes ; et la pluie qui faisait sa capricieuse. Ecaterina n’aurait pas dit non à un bon café fumant, mais tout ce à quoi elle était autorisée depuis sept mois, c’était au chocolat chaud, trop écœurant à son goût pour qu’elle consente à se laisser tenter, même par cette température. Tant pis. Elle frotta les paumes de ses mains entre elles pour se réchauffer, et déplia les manches de sa robe-pull en grosses mailles sur ses poignets parsemés de chair de poule. Après un sourire éclatant à son attention, le livreur lui tendit un moniteur électronique sur lequel elle apposa sa signature du bout d’un stylet.
La librairie n’était pas encore ouverte, mais tout le monde s’activait pour que les rayons soient correctement organisés, pour que les pôles soient en ordre, et pour que le petit étage réservé aux livres pour enfants, aux lectures hebdomadaires – dispensées par la patronne elle-même, car elle se savait bonne conteuse – et aux éventuelles séances de dédicaces soient aussi chaleureux que possible – et la boutique toute entière l’était, Ecaterina y avait veillé. Tous connaissaient l’échéance. Se reportant à la date de l’accouchement de la jeune femme, ils avaient qu’au début du mois de novembre prochain, dernier délai, la boutique serait prête à ouvrir ses portes aux curieux et aux bibliovores ; lorsque Cat rentrerait à la maternité, Stephanie prendrait le relais des responsabilités incombant à la propriétaire – qui comptait ressortir de la maternité aussi vite qu’elle y rentrerait.
En levant la tête, et en se décalant pour laisser passer le livreur, parée à retrouver la chaleur de sa boutique, Cat se laissa distraire par une silhouette immobilisée près de la fontaine érigée juste en face de la vitrine. Jake Herman-Johnson s’était fait plutôt rare à la télévision locale depuis le 7 juillet, avait-elle remarqué, mise au courant du chahut qu’il y avait eu lors de la marche-blanche. Peut-être avait-il anticipé la révélation mystérieuse qui étaient tombée récemment et qui faisait jaser partout en ville ? Ecaterina préférait ne pas prendre part à tout ça, même si elle se rendait régulièrement aux réunions des MA ; elle était déjà assez angoissée comme ça. Plantée sur ses Chelsea boots, elle pencha la tête sur le côté, néanmoins. Et avant même qu’elle ait commandé à ses jambes de se mettre en marche, elle traversa la rue en trottinant pour rejoindre l’extrémité de l’endroit où Jake se trouvait.

« Comment allez-vous, Jake ? » lui lança Cat en arrivant à sa hauteur, les bras repliés sur sa poitrine pour faire bouclier contre le vent qui souffla dans sa frange courte. Elle lui sourit sans hypocrisie aucune, juste avec un peu moins de naturel qu’à son habitude. Elle ne l’aimait pas, ça avait beau ne pas être un secret, elle n’en oublierait pas ses bonnes manières pour autant « Je n’ai pas eu l’occasion de vous remercier pour la Bible que vous m’avez envoyé. » Elle resserra ses bras autour d’elle en plissant le nez, comme pour traduire le sentiment de fausse culpabilité qu’elle ressentait, et ajouta « Je ne l’ai pas lue mais ça reste un très bel objet. » Elle savait reconnaître la qualité, et ce malgré l’affront évident qu’il pensait lui faire en lui offrant un cadeau pareil. Ecaterina pinça les lèvres et pencha de nouveau la tête sur le côté ; elle était tentée de s’amuser de la position délicate dans laquelle Jake se trouvait actuellement, mais elle n’était pas sotte. Toutefois, elle lui redemanda, avec une sollicitude qu’il ne méritait vraiment pas « Vous tenez le coup ? »


Dernière édition par Cat S. Robertson le Lun 21 Nov - 17:54, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: #2. what goes around   #2. what goes around EmptyDim 13 Nov - 1:27

Slurp.

Le bruit n’avait absolument rien de charmant ou de sexy, mais il fallait bien que Jake alimente sa pauvre gorge desséchée et c’était la seule chose qu’il avait trouvé à faire face à la blonde, son ventre rebondi et cette volonté presque divine qu’elle avait de l’appeler par son prénom. Comme si. Comme s’ils étaient amis. Certes, Jake encourageait tout le monde à le faire, c’était le métier qui le voulait, c’était de la poudre pour les yeux pour la masse mais la libraire n’avait absolument rien de stupide. Ecaterina avait vu clair dans son jeu dès son premier haussement de sourcils alors à quoi bon faire semblant ? Ils n’avaient pas d’apparence à sauver, et depuis que Jake avait rassuré le Désaccord au sujet de la blonde, leur assurant qu'elle était une menace minime, il l’avait plus ou moins chassée de ses pensées. Il avait du plus gros gibier à chasser. Cependant, l’irritation était là et quand il se redressa la seconde fois, ce fut pour toiser Ecaterina de la tête aux pieds. Comme si elle était quelque chose de particulièrement indésirable sur la chaussée, chose qu'il aurait adoré écraser sous ses baskets. Si seulement. Ça n’était pas poli. Tout comme il n’était pas poli de la regarder avec cet air sévère, son menton et tout son profil parfait si droits.

Jake considéra un instant rouler encore une fois des yeux et tourner les talons, littéralement, sauf qu'il aimait avoir le dernier mot et la dernière question de la jeune femme sonnait comme une insulte. Comment tenait-il le coup ? Lui ? Lui le porte-parole du Désaccord ? Lui dont le nom avait été mentionné dans la presse et par l’Echo au cours des dernières semaines ? La question n’était pas amicale, n'avait rien d’hasardeux, et oui, elle avait volontairement traversé la rue pour venir lui lancer ces mots-là, presque pour se moquer de sa soudaine déconvenue. Jake était insulté, vraiment, ennuyé au possible, il aurait certainement oublié l'incident dans trois jours, mais là tout de suite, avec tout une après midi de libre, il savait qu'il allait lui rabattre son caquet. Question de fierté. « Bonjour Miss Robertson… » finit-il par lâcher, les mots lui coutaient beaucoup, ses lèvres avaient à peine bougé, à peine, elles étaient retournées former une fine ligne qui indiquait que non, il n’était pas disposé à parler. Ce qui était un comble quand on savait qu’il adorait s’écouter parler. Ça ne voulait pas nécessairement dire qu'il aimait perdre son temps. « Si vous pensez je m’amuse à envoyer des copies du livre sacré pour obtenir un simple merci, c’est que non, vraiment, vous ne l’avez pas lu. » continua t-il, se passant la main droite dans ses cheveux pour les écarter de son visage, ses iris bleutées toujours sur Ecaterina. Jake verrait une lueur d’espoir dans la vie de la jeune femme quand il l’apercevrait sur les bancs de la paroisse dimanche, avant cela… il continuerait de prier pour elle. Jake n’était pas disposé à dire en quelques termes, mais une prière restait une prière et ne devait pas compter pour rien, le brun en était certain. Il n’était pas très surpris à dire vrai, il savait dans quelle catégorie les gens le rangeait quand il agitait des Bibles à tour de bras, celle de l'idiot et du lunatique en plus d’autre chose. Peu importait, il arrivait à faire passer son message et c'était tout ce qui comptait.

Et si lors de leur dernière conversation, il avait fait comprendre à sa manière à Ecaterina qu'à Rosecliff toute action avait sa conséquence, aujourd'hui, Jake n’était pas d'humeur à être moralisateur ou menaçant. Bien au contraire. « J’ai tenu mes engagements pour ma part et la lecture était… intéressante. » Faute de meilleurs termes. Il ne savait meme pas pourquoi il lui faisait part de cette information, Jake lisait beaucoup, c’était son deuxième passe temps favori, le premier impliquait beaucoup plus d’exercice physique. Et il parlait là évidemment de remettre à neuf des meubles… et que de ça. Scars and Souvenirs s’était rangé dans un coin de sa tête et c’était tout, Jake n’était pas de ceux qui étaient bouleversés par un roman, il lisait surtout pour s’oublier quelques heures et marcher dans les pas de quelqu'un d’autre. C’était, en tant que bon narcissique, la seule forme d’empathie qu'il s’autorisait d’ailleurs. « Et j’adorerai vous demandez à quoi vous faites référence mais quelque chose me dit que vous avez mieux à faire. Et ce n’est pas que je n’ai pas envie d’être ici mais… » Jake laisse échapper le soupir qu'il retenait depuis quelques secondes à présent. « Mais aujourd'hui vous êtes vraiment la dernière personne avec qui j’avais prévu de converser. » termina t-il avec un sourire hypocrite à souhait au bout des lèvres.
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Cat S. Robertson
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MessageSujet: Re: #2. what goes around   #2. what goes around EmptyLun 14 Nov - 21:20

Chez les Robertson, on ne croyait pas en Dieu, mais on croyait farouchement aux secondes chances, et pas seulement par appréciation pour leur côté romanesque. C’était probablement parce qu’on manquait cruellement de confiance, et qu’on espérait que des erreurs soient pardonnées, même quand elles paraissaient tout bonnement impardonnables. Il y avait bien trop de données à prendre en compte lorsque des erreurs étaient commises. Cat avait appris avec le temps, gagnant de la maturité et de l’expérience au fur et à mesure qu’elle avançait sur le chemin de sa vie, qu’il fallait parfois tendre l’autre joue pour se faire une opinion structurée sur un sujet ou sur un individu – son côté masochiste, elle ne l’avait pas cultivé par l’opération de sa simple volonté, c’était tout aussi héréditaire que la couleur des yeux qu’elle partageait avec son père. Juger quelqu’un sur ses erreurs, c’était trop subjectif, surtout si l’on était rancunier, comme elle l’était. Elle-même, elle avait connu quelques occasions, au cours de ses deux dernières années plus particulièrement, où elle avait été tentée de laisser sa rancœur prendre le dessus, et ce pour plusieurs raisons. En y repensant aujourd’hui, elle savait qu’elle aurait manqué quelque chose si elle n’avait pas eu un penchant révélé pour les secondes chances. Pourtant, pardonner n’était pas pour elle aussi naturel qu’il y paraissait. Cependant, elle s’astreignait de plus en plus à l’exercice, ayant finalement plus souffert à cause de vieux ressentiments qu’en accordant l’absolution à quiconque l’avait déjà mise au pied du mur.

Dans le cas présent, elle l’admettrait volontiers si on venait à lui poser la question : elle n’avait pas pris le temps de réfléchir à propos de savoir si elle accorderait ou non une seconde chance à monsieur Herman-Johnson. Disons que, dès qu’elle avait refermé la porte de chez elle, la verrouillant à double-tour pour mieux retrouver le confort et la sécurité, encore sous le choc de la menace à peine voilée qu’il lui avait faite en fixant son abdomen comme si elle enfantait le descendant de Satan, elle s’était accordée avec son affolement pour conclure qu’il n’était qu’un psychopathe en costume trois-pièces. D’ailleurs, il entérina le produit de leur premier échange en lui répondant avec froideur.
Si elle avait été en position de faire de l’humour, Ecaterina n’aurait pas hésité un instant à lui lancer à la figure un taquin « brr, winter is coming ». Au lieu de ça, elle rongea dignement son frein et resserra doucement l’étreinte de ses bras autour de sa poitrine et de ses épaules pour se réchauffer un peu – la maille de sa robe était très épaisse, accentuant adorablement les formes de sa grossesse, mais pour ce qui était du barrage contre le froid, ce n’était pas ça, et elle regretta d’avoir joué l’imprudence en traversant la chaussée.

Derrière eux, le camion de livraison posté juste devant la librairie redémarra avec un brouhaha inquiétant, polluant l’air avec un nuage noir et odorant. Comme pour se soustraite au regard de Jake qui s’obstinait à la fixer, Cat tourna la tête de ce côté – elle ne s’était jamais sentie si peu à l’aise face au regard d’autrui, et quand on savait qu’il s’agissait de son pire cauchemar, il y avait de quoi se poser des questions. Elle concentra son attention sur un point par-dessus son épaule, et remarqua que Stephanie s’était accotée devant l’entrée de la boutique, sans doute pour garder un œil curieux sur les occupations de sa patronne – tout le monde connaissait Jake Herman-Jonhson, Stephanie ne faisait pas exception à la règle. Ecaterina voulut la rassurer, et lui fit un signe aimable de la main, lui signifiant qu’elle n’avait pas besoin de rester dans les parages, et qu’il valait mieux qu’elle se réfugie à l’intérieur si elle ne voulait pas attraper un coup de froid ; elle aurait tout aussi bien fait de suivre son conseil silencieux, car en dirigeant une œillade vers le ciel gris, elle comprit que le temps menaçait de tourner à l’averse. Cette constatation se confirma définitivement à l’instant où Jake la congédia avec autorité.

« Si vous le prenez comme ça, je vais retourner à mes occupations. » lui répondit-elle avec un sourire en demi-teinte. Au moment où il se redressa en soupirant, elle baissa le menton pour lui adresser un regard neutre, mais tout aussi perçant que celui qu’il lui accordait, et ajouta avec la même amabilité « Je sais qu’on attend beaucoup de vous en ville, mais ce n’est pas une raison pour agir en parfait connard chaque fois que quelqu’un que vous avez dans le collimateur vous tend la main. Je n’ai tué personne. » Elle grinça intérieurement des dents en s’entendant jurer – elle le faisait de temps à autre depuis qu’elle était enceinte, ça devait être une question d’hormones. Néanmoins, elle continua, toujours avec un calme non feint « Et croyez-le ou non, vous n’êtes pas non plus le premier à qui je pense lorsque j’ai envie de tenir une conversation. » Cat pinça très furtivement les lèvres, estompant de fait le rouge qui maquillait ses lèvres, et dans un haussement de sourcils, elle amorça un demi-tour, pendant qu’elle concluait « Surtout qu’on sait tous les deux à quel point vous aimez vous entendre parler, Jake. »
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MessageSujet: Re: #2. what goes around   #2. what goes around EmptyLun 19 Déc - 0:22

Je sais qu’on attend beaucoup de vous en ville....

Jake avait roulé des yeux tellement vite en entendant ces mots-là. Tellement vite qu'il aurait pu rester coincé dans cette position et abimer l'une des choses qu'il aimait le plus chez lui : son joli visage. Mais pas d'inquiétudes à se faire, ses yeux retombèrent bien vite sur la blonde en face de lui, son regard plus qu'assassin. Il lui avait déjà fait comprendre que son ventre rebondi ne la protégeait pas contre lui; certainement pas d'ailleurs. Jake n'était pas un adepte de la violence physique, du tout, cependant la perspective de mener la vie dure à cette insolente réussissait à le confortait. Il n'aimait absolument pas la façon familière dont elle s'adressait à lui, comme si... comme si... comme s'ils étaient des égaux et qu'ils pouvaient donc être jugés sur les mêmes critères. Oh que non, se dit aussitot le brun, il ne voulait pas de sa pitié, certainement pas de son pardon et encore moins de ses mots doux ou d'une quelconque forme de réconfort. Il n'en avait pas besoin, rien ni personne ne pouvait vraiment l'atteindre dans le fond et les remarques, il les laissait glisser sur son costume, comme si de rien était. Que pensait Ecaterina ? Que Jake allait se laisser démonter par un petit podcast radio ? Il n'en était pas arrivé là où il en était en succombant à la première menace et il n'allait pas disparaitre à la première vague. Si on voulait le tester, parfait, il était là depuis dix ans et ne comptait pas partir, surtout pas quand les choses pouvaient potentiellement tourner en sa faveur. Aussi, le jeune homme croisa les bras sur sa poitrine et répliqua un simple : « Oh non pas besoin de raison, c'est juste une passion personnelle. » face au comportement qu'elle semblait lui avoir attribué. Et encore, elle ne l'avait pas encore vu avec quelques verres dans le nez.

Jake se retint néanmoins de laisser siffler une insulte, ça aurait été beaucoup trop facile et la dernière chose qu'il voulait c'était que cette pimbêche l'ouvre et aille raconter à qui voulait l'entendre que Jake lançait des insultes plus vite que son ombre. Ce qui n'était pas -toujours- le cas. Non, il prit une profonde inspiration et la détailla pendant quelques secondes, se demandant ce qui pouvait bien motiver quelqu'un comme elle à venir déranger sa petite routine à lui. Oh, elle croyait surement bien faire, ou alors c'était les hormones qui lui donnaient des idées débiles mais dans tous les cas il ne fallait pas qu'elle s'emballe. Jake devait admettre avec une certaine déception qu'il n'avait rien de plus sur le cas Robertson et les quelques personnes du Désaccord qui passaient souvent devant la porte de la future mère ne lui avaient rien rapporté d'intéressant. Ce n'était pas comme s'il avait une bonne raison de lui dire de faire demi-tour et de cesser de l'importuner. Mais là était la question, avait-il besoin d'une raison ? Elle polluait l'air de sa ville, c'était déjà une raison en soit.  «Est-ce le moment où je vous remercie de votre immense sollicitude ? J'espère bien que toutes vos actions ne sont pas accomplies dans le but de récolter des compliments et autres éloges sinon je peux vous dire où va vous mener la route que vous empruntez Miss Robertson...  » Droit en enfer, termina le brun dans sa tête, il garda pour lui le sermon et se dit que si elle n'avait meme pas ouvert sa Bible, il n'y avait pas d'espoir pour elle. Absolument aucun.

« Que les choses soient bien claires, nous ne sommes pas amis et si ça ne tenait qu'à moi, votre petite affaire ne tournerait pas.. mais malheureusement je n'ai pas le bras assez long.» Le regard bleuté et froid de Jake se posa sur la librairie à quelques mètres de là. Ridicule quand on savait son amour pour la lecture, cependant le trentenaire aimait encore plus avoir raison alors... « Mais ne croyez pas un seul instant que je vais me laisser berner par votre petit acte de la mère célibataire apeurée qui n'a absolument rien à cacher.» Il avait insisté sur le mot rien, se tournant de nouveau vers elle, tout le monde avait quelque chose à cacher dans cette ville. Ce n'était qu'une question de temps avant qu'il ne mette la main sur quoi et surtout qu'il puisse trouver comment le tourner à son avantage. « Les gens ne changent pas et tôt ou tard vous allez commettre une belle erreur et là on jouera dans ma cours. » Et les choses seraient très différentes, et il n'était pas certain qu'elle trouve encore le courage de l'insulter ou même de se défendre. « Message que vous pouvez faire passer à Al d'ailleurs.» Jake ne perdait pas le nord, il avait toujours un oeil sur Al et son musée des horreurs, boutique qui selon lui aurait également dû être fermée. « D'autres remarques stupides ? Je me ferai un plaisir d'éclairer votre lanterne. » Il posa la question, son sourire hypocrite de nouveau en place sur son visage.
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MessageSujet: Re: #2. what goes around   #2. what goes around EmptyJeu 29 Déc - 11:22

« Recevoir des compliments de la part de quelqu’un comme vous ? » l’interrogea Cat du tac-au-tac. Elle roula des yeux, le dos tourné « Je vous en prie. » Puis, interrompant son demi-tour pour poser sur Jake un regard froid qui, pourtant, se mit immédiatement à irradier lorsqu’elle laissa éclater un rire rentré, tant l’expression qu’il emprunta lui parut ridiculement dramatique sur le moment, Ecaterina s’ancra dans le sol pavé, droite sur ses deux pieds.

Il était d’une condescendance maladive, voire malsaine, et battait à plates coutures les quelques hommes de caractère qu’elle avait eu l’occasion de côtoyer au cours de ces dernières années. Si eux se cachaient derrière une bonne rhétorique pour protéger leurs douloureux secrets, dissimulant en fait des trésors de bonté sous plusieurs couches de mauvaise foi bien difficiles à perforer, Jake quant à lui ne se fatiguait pas à exécuter maintes pirouettes pour épargner pudiquement sa nature profonde aux yeux du monde entier : il était mauvais, point. Cat posa une main lasse sur le bas de son visage de poupée, geste qui traduisit l’état d’ahurissement total dans lequel elle se retira au moment où ses grands yeux bleu-vert se plongèrent dans les eaux glaciales de ceux de monsieur Herman-Johnson. Le soleil réussissant à peine à trouer les épais nuages d’octobre, le rayon qui parvint à courageusement s’insinuer sur la place de Madison Grove lui permit de remarquer la petite tâche brune qu’il avait dans l’œil gauche – l’hétérochromie était une rareté dont elle s’émerveillait toujours, sauf qu’en ce qui concernait Jake, elle lui fit froid dans le dos.

Ses doigts refroidis se posèrent d’eux-mêmes sur le cœur de sa bouche, faisant naître de légers frissons au coin de ses commissures qui ne cessaient de s’étirer face aux dires de son interlocuteur. Oh qu’il était naïf s’il pensait que son avis comptait aux yeux de la future jeune maman qu’elle était. Bien sûr, elle ne dirait pas tout à fait la vérité si elle affirmait que les sous-entendus de Jake ne la touchaient pas quelque part, mais elle avait appris à faire le tri dans les pics acerbes des gens de la trempe du porte-parole du Désaccord. Leur tactique était de juger la réaction de leur victime pour mieux savoir où frapper, et bien qu’il tînt à se donner la faculté de savoir cerner les gens d’un simple regard, Jake se trompait lourdement chaque fois qu’il alléguait de façon à la faire passer pour plus faible et fragile qu’elle ne l’était, se servant de sa grossesse pour la diminuer. Elle marqua une pause mentale, et son sourire se fana derrière la barrière des doigts qu’elle laissa plaquer contre ses lèvres charnues.

Il faisait partie du même monde que sa mère, c’était pour cette raison qu’elle réussissait si bien à anticiper les coups que Jake s’échinait à lui porter. De cette ressemblance, Ecaterina aurait dû se méfier, et pendant quelques secondes, elle entreprit véritablement de s’en aller. Cependant elle resta plantée devant lui, ne pouvant se résoudre à se laisser humilier de nouveau. Son émoi fût discret – elle frémit à peine à la pensée qu’il se serait parfaitement entendue avec sa génitrice, formant avec elle un duo diabolique qui lui aurait mené la vie dure. Elle baissa la main, affrontant avec un certain aplomb dans le regard les propos suivants de Jake. Elle le fixa longtemps, tandis qu’il remettait sa maternité au centre de la conversation. Cat prit sa respiration.

« Mon petit acte de la mère célibataire apeurée ? » répéta-t-elle dans un souffle rauque, et sans y réfléchir, elle s’approcha de lui « Le fait que vous ayez des informations, quelles qu’elles soient d’ailleurs, à mon sujet ne signifie pas que vous me connaissez pour autant, vous savez. » Elle laissa un furtif sourire fendre son visage, tandis qu’elle s’approchait d’un pas supplémentaire pour ajouter à son adresse « Je n’ai absolument pas peur de vous. » Et c’était vrai – elle avait froid, elle avait mal au dos, mais en aucun cas elle ne craignait la tournure des évènements, et le calme olympien qui soulignait ses traits fins en était une preuve authentique ; jamais elle n’avait affronté une situation comme celle-ci avec autant d’audace, car elle battait souvent en retraite la première, de nature craintive.

Aussi Jake lui tendit une perche pour continuer son laïus avec toute la verve éduquée dont elle était détentrice. Cat fronça légèrement les sourcils en inclinant la tête « Oh donc c’est ça. Vous vous cachez derrière mes éventuelles erreurs pour agir et avoir l’avantage. Vous savez comment on appelle cette façon de faire, chez moi ? » Elle se pencha en avant, et arrêta sa bouche à quelques millimètres à peine de l’oreille de Jake qu’elle dut atteindre en se hissant sur la pointe de ses bottillons, bien plus petite que lui. Elle lui murmura « De la lâcheté. » Ecaterina se recula de deux pas en arrière, posa ses avant-bras sur le haut de son ventre proéminent, et dans un sourire tout ce qu’il y a de plus poli, elle lui dit, les sourcils haussés si fort qu’ils disparurent sous sa frange blonde « D’autres remarques stupides, Jake ? Je me ferai un plaisir d’éclairer votre lanterne. Non ? » A peine lui donna-t-elle une seconde pour répondre qu’elle conclut « Vous permettez que je rentre, alors ? J’ai un métier, moi. »
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